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Le gouvernement est opposé aux hausses, annoncées lundi, des prix à la
pompe des hydrocarbures, et semble, en tout cas pour le moment, pas enclin à
aller faire la guerre au front social, moins d'un mois après la révision à la
hausse du SNMG. Jeudi à Guelma, le ministre de l'Energie et des mines, M.
Chakib Khelil, a affirmé qu'il n'y aura pas d'augmentation du prix à la pompe
du gasoil. Moins de quatre jours après l'annonce un peu solennelle que le
dossier des propositions de hausse des produits pétroliers, notamment celui du
gasoil, est prêt et sera soumis prochainement au gouvernement, le ministre de
l'Energie intervient pour gommer d'un coup tout ce que le président de l'Autorité
de régulation des hydrocarbures (ARH), M. Cherouati Nouredine, avait affirmé.
Selon le dossier sur les augmentations des produits pétroliers de l'ARH, les
prix à la pompe du gasoil devaient être majorés de 10 PC pour, selon son
président, ?'stopper la consommation par les automobilistes algériens de ce
produit''. Dans la foulée de ce dossier devenu chaud comme une patate, des
propositions de limitation ou d'arrêt des importations de véhicules au diesel
sont même envisagées et prêtes à être soumises au gouvernement.
Pour rappel, M. Cherouati avait précisé que cette hausse devrait toucher tous les produits pétroliers, à l'exception du GPL-carburant (GPLC). Le gouvernement, en mettant dans les tiroirs de la Chefferie ce dossier, ne veut pas pour le moment guerroyer sur le front social, durement malmené par des indicateurs au plus bas, moroses et déprimants. Outre un taux de chômage de plus de 10 PC, une inflation à plus de 5 PC et une croissance économique qui ne devrait pas dépasser les 3 Pc en 2010, tous les clignotants socio-économiques ne sont pas au vert, et même à l'orange. Décider une hausse, ne serait-ce que d'un centime, des carburants, et particulièrement le gasoil, qui a aussi un usage domestique pour le chauffage notamment dans les zones rurales, aura en fait un effet boule de neige : il y aura pratiquement des déferlantes incontrôlables de hausse des prix dans tous les secteurs d'activités, particulièrement dans les transports, les produits agricoles, les services... etc. Or, devant la dangerosité, du moins pour le moment, d'une telle décision, l'exécutif semble plus enclin à aller vers l'apaisement, d'autant que la loi de finances 2010 n'a pas encore été signée par le président de la République. En attendant de rendre publiques donc les dispositions fiscales de la loi de finances 2010 et ce qui attend les contribuables, le ministère de l'Energie, en lieu et place du gouvernement, veut sinon retarder un processus de hausse des prix des hydrocarbures, du moins adopter un ton apaisant dans une conjoncture économique marquée par une hausse quasi généralisée du coût de la vie en Algérie. Et, sur le même chapitre de l'énergie, le dossier de la hausse de l'électricité et du gaz, même s'il est au ?'frigo'', reste lui aussi d'actualité pour Sonelgaz qui n'a jamais fait mystère de vouloir obtenir une augmentation de ses tarifs de consommation. Pour le moment, les citoyens sont protégés par un tas de facteurs subjectifs, mais pas forcément techniques, car les tenants de la hausse des prix des produits pétroliers et de l'électricité avancent à chaque occasion les pertes énormes occasionnées au Trésor du fait de l'administration des prix des produits stratégiques, et sur leurs besoins d'investissements. Mais, une paix sociale vaut bien des sacrifices, même parfois au détriment des équilibres budgétaires. |
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