La situation de l'école Pasteur filles de M'dina Jdida continue d'empirer
en raison de sa vétusté et de sa situation en pleine zone marchande. Les
parents d'élèves mettent à l'index la commune d'Oran, qui n'a pris aucune
initiative pour sauver cet établissement scolaire érigé en 1885 dans laquelle,
en plus de l'absence du chauffage, se pose le problème de l'étanchéité, d'où la
fermeture de plusieurs salles de classe. Pourtant, les parents d'élèves ont
mené plusieurs actions en direction des services concernés pour, d'une part,
consolider l'édifice et, de l'autre, sécuriser l'établissement totalement
assiégé par les vendeurs ambulants avec notamment l'organisation en 2004 d'un
sit-in devant la Sûreté urbaine pour exiger l'intervention des forces de
l'ordre. Mais rien n'a été fait et les propos que tiennent aussi bien les
parents d'élèves que les enseignants illustrent l'état d'abandon total de cet
établissement, au point où certains enseignants sont contraints d'élever leurs
voix pour dispenser leurs cours et de finir leur journée complètement aphones
en raison du brouhaha continuel, et ce à quelques centimètres des fenêtres
condamnées à longueur d'année. Ces nuisances sonores ont été aggravées par
l'usage des mégaphones de certains vendeurs et il a fallu recourir chaque fois
à l'intervention des agents de l'ordre public pour que cette pratique soit
délaissée. «Comment voulez-vous que nos enfants puissent assimiler les leçons
de morale que leur donnent leurs enseignants quand ils entendent des
grossièretés», a tenu à ajouter un parent d'élève contraint d'accompagner
chaque jour son enfant à l'entrée et à la sortie des classes. Par ailleurs, et
en raison des voies d'accès à l'établissement complètement squattées,
l'évacuation de tout cas urgent par les services spécialisés ou le déchargement
des besoins de l'établissement devient impossible. La solution finale ? Nos
interlocuteurs estiment qu'elle réside dans la construction d'un seul
établissement à la place des deux existants actuellement avec des capacités
d'accueil qui prennent en charge le fait que la population scolaire au niveau
de Ville Nouvelle est en nette régression du fait que plusieurs habitants ont
déménagé et leurs bâtisses transformées en centre commerciaux. Selon ces
parents, la réhabilitation de l'école de garçons qui se trouve également dans
la même situation serait la solution idéale, à condition que l'actuelle
assiette de l'école pour filles soit récupérée pour un projet d'utilité
publique.