Répondant à
l'appel de leur section syndicale, les travailleurs de l'entreprise des corps
gras d'Oran CO.GO (ex-ENCG), sise à Es-Sénia, ont organisé, hier, une journée
de protestation pour inciter les responsables de l'entreprise à satisfaire leur
plateforme des revendications. Les quelque 170 travailleurs se sont rassemblés
durant la matinée devant l'unité « Stella » sise à Es-Sénia et, l'après-midi,
les protestataires se sont déplacés vers le siège de l'union de wilaya UGTA
pour la poursuite de leur mouvement. Selon les responsables syndicaux, le
recours à la protestation a été dicté par le cumul des problèmes
socioprofessionnels qui ont fini par user les travailleurs.
A ce titre, les travailleurs exigent la mise
en application de toutes les clauses comprises dans les accords signés avec la
direction, la relance de l'activité au sein de leur entreprise, l'application
de l'accord sur le départ volontaire, le règlement du problème lié au fonds
social, la réintégration d'un syndicaliste licencié, entre autres. Les
travailleurs affirment que leurs actions de protestation pacifiques se
poursuivront jusqu'à satisfaction totale de leurs revendications. Avant de
recourir à cette action de protestation, les travailleurs avaient décidé
d'adresser une correspondance au plus hautes autorités de l'Etat, notamment au
Premier ministre, leur demandant d'intervenir et de prendre en charge leurs
problèmes socioprofessionnels. Selon les responsables du syndicat, les 170 travailleurs
vont lancer un SOS pour inciter les responsables à se pencher sérieusement sur
leur cas et « pour éclairer sur la situation alarmante et décevante de leur
entreprise depuis plus de trois années». Dans cette correspondance, dont une
copie nous a été remise par le secrétaire général de la section syndicale, «les
travailleurs constatent avec amertume le démantèlement du matériel,
l'inexistence d'une politique de redynamisation de la production
agroalimentaire, l'inertie du partenaire et même des membres du conseil
d'administration qui, normalement, défend l'accord d'ouverture au capital
(depuis août 2005) ». Tout en affirmant que les travailleurs sont confrontés à
un blocage de la part des responsables, les syndicalistes indiquent que «
malgré notre volonté de contribuer à la relance de l'activité, il nous a été
proposé un accord de départ volontaire qui couvre 80% de l'effectif global,
lequel a abouti à un protocole d'accord signé en janvier 2007, qui n'a pas été
honoré par le partenaire...». Et les représentants des travailleurs de
s'interroger : «pourquoi cet accord n'a pas été exécuté pour atténuer la
pression financière?»... «quelle est l'utilité de cette privatisation qui
détruit sous silence le fleuron de l'industrie alimentaire et met à mort des
compétences qui ont coûté à l'Etat des milliards de dinars ? ». Il y a un mois,
les travailleurs de l'entreprise avaient déjà organisé un rassemblement devant
le siège de l'union de wilaya UGTA. Selon les responsables du syndicat, le
sit-in a été organisé pour inciter les responsables concernés à intervenir et «
mettre un terme à leur calvaire qui dure depuis trois années ».