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Le Widad de Tlemcen croule sous le poids des dettes. Ses créanciers lui
doivent près de huit milliards de centimes, une somme colossale qui s'est
amplifiée au fil des années. De ce fait, le club phare de la ville des Zianides
est en train de vivre une situation des plus inquiétante. «C'est une situation
critique dont on ne voit pas le bout du tunnel, au vu de la situation difficile
que vit maintenant l'association qui, en plus, regroupe plusieurs disciplines,
car le WAT ce n'est pas seulement le football», dira le charismatique
entraîneur du Widad, Bouali Fouad. Dressant un bilan de son équipe depuis son
retour parmi l'élite, Bouali estime que le groupe, composé essentiellement de
jeunes, a réalisé un travail exemplaire en dépit du manque de moyens.
«Malgré les problèmes qui se posent et les conditions de travail difficiles, nous avons prouvé notre bonne volonté à nos supporters. Le problème financier est la cause principale de cette polémique qui a perturbé la direction, le staff technique et les joueurs, car tout le monde réclame son dû. Mais malgré les promesses non tenues, personne n'a jusqu'à présent laissé tomber le club. Animés par un esprit de professionnalisme, les joueurs n'ont pas boudé, acceptant de prendre part aux entraînements sans avoir touché le moindre sou, produisant même lors des rencontres un jeu de bonne qualité avec une détermination de bon aloi. Toutefois, les choses doivent évoluer et la balle est à présent dans le camp des dirigeants. Nous attendons un geste pour que tout rentre dans l'ordre», expliquera Fouad Bouali. C'est avec beaucoup d'interrogations que les Tlemceniens suivent le parcours de leur équipe. La situation risque de se compliquer davantage, surtout que l'entraîneur Bouali a déclaré être partant dans les jours à venir, si toutefois la situation du club ne se débloque pas. «On ne peut plus gérer un club sans argent. Tous les efforts consentis depuis le début du championnat risquent de s'évaporer du jour au lendemain. Ni les joueurs, ni le staff technique n'ont le moral au travail, et dans ce genre de conditions il vaut mieux, je crois, cesser de mentir à soi-même. J'ai eu une discussion avec quelques joueurs et j'ai compris qu'ils ne feront plus de concessions. Ils ont même émis le voeu de quitter le club au prochain mercato. Pour ma part, j'ai fait savoir à la direction que ma mission pourrait venir à son terme à l'issue des deux prochains matches du championnat, si toutefois les choses n'évoluent pas dans le bon sens. Nous avons fourni beaucoup d'efforts et de sacrifices pour préserver cette équipe, mais malheureusement la crise financière a mis cette équipe à genoux», dira-t-il et d'ajouter: «Je voudrais à l'occasion remercier les joueurs qui se sont comportés en hommes et ce, malgré le fait qu'ils aient été chahutés par une poignée de pseudo-supporters». Il y a lieu de préciser que le WAT a conservé l'ossature de son équipe tout en opérant un recrutement de jeunes talents, et ceci par souci de stabilité. Ce choix répond au désir de renouveler le bon parcours de la saison écoulée qui a débouché sur l'accession du Widad en première division. Mais, après avoir entamé le championnat en fanfare et occupé le poste de leader durant deux semaines, le club a été rattrapé par les problèmes, car en dépit des bons résultats enregistrés, l'équipe risque désormais de fléchir à tout moment. Quoi qu'il en soit, le WAT possède des atouts dignes de considération, qui laisse espérer un futur prometteur. Si la crise financière trouve un dénouement heureux, il n'est pas interdit de penser que le Widad aura son mot à dire cette saison. |
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