Les haricots secs jusqu'à à 240 DA le kilo et les lentilles à 180 DA,
soit une augmentation de près de 100 DA durant seulement 3 mois, du jamais vu !
Et ce sont certainement les smicards qui vont en pâtir avant même de profiter
des 3.000 DA de plus attendus à partir de janvier 2010.
La couleur a été annoncée depuis
le mois d'octobre dernier, coïncidant avec l'entrée en application de la loi de
finances complémentaire 2009, avec une hausse généralisée sous l'effet certes
de l'ascension des cours mondiaux, mais imposée à l'échelle locale par
l'introduction du crédit documentaire. C'est ce qu'expliquent des grossistes
contactés hier, qui précisent que la demande pour ces produits de large
consommation, appelés communément le repas du pauvres, a diminué sensiblement
en dépit de la revue à la baisse des marges bénéficiaires aussi bien de la part
de l'importateur que les commerçants de gros. Même son de cloche chez les
détaillants, qui estiment que les ménagères sont en train de bouder ces
produits en optant pour les légumes frais, dont les prix restent plus ou moins
cléments et notamment les légumes de saison, ceci au moment où le prix de
l'incontournable pomme de terre reste rivé entre 55 et 60 DA. Les grossistes
affirment que, abstraction faite de l'inflation effrénée, les raisons de cette
hausse vertigineuse et qui atteint les 100 DA par kilo au détriment du
consommateur, le crédit documentaire en est la principale raison, étant donné
que les importateurs jadis à l'aise sur le plan financier et ne pouvaient payer
leurs marchandises même après l'avoir écoulée, se retrouvent dans l'obligation
de régler leur facture avant même sa réception d'où leurs appréhensions sur le
marché qui reste toujours imprévisible. Du coup et par mesure de vigilance, ils
ont réduit leurs commandes et les petites quantités qui sont importées sont
écoulées au compte-gouttes. Ce manque a fait l'affaire de certains milieux de
spéculateurs qui préfèrent rafler tout ce qui arrive sur le marché et le
commercialiser à leur guise et ce au vu et au su de tous. Une virée dans les
quartiers de grande concentration du marché de gros de la ville d'Oran, vous
renseigne sur cette pratique illicite et qui peut être rapidement vérifiable
dans l'absence de la moindre facture. «C'est ce qu'on appelle dans le jargon
commercial «smaoui», en d'autres termes ni vu ni connu et dans le cas d'un
«contrôle inopiné», on ira même jusqu'à présenter une ancienne facture. Bref,
pour l'heure et en attendant la concrétisation des mesures annoncées par le
Premier ministre à l'issue de la dernière tripartite relative à la préservation
du pouvoir d'achat à travers une plus grande régulation des prix à la
consommation, les haricots secs en hiver seront un luxe surtout pour les
familles nombreuses où ce plat coûtera cher. Même le riz a doublé le prix en
passant en une seule année de 50 jusqu'à 100 DA et les restaurateurs de la
pêcherie ont fait l'impasse sur l'une de leurs spécialités, à savoir la paella.
Quant aux pois cassés, leur prix varie entre 120 et 130 DA le kilo.