Le décès durant ce dernier week-end de deux cas suspects de grippe
porcine, un quinquagénaire et une jeune femme, hospitalisés au niveau du CHU de
Constantine, augmente davantage l'angoisse de la population. Des sources
médicales indiquent que les patients décédés ont été admis au centre de
référence du CHUC suite à une suspicion de la grippe A (H1N1), mais jusqu'à
présent (hier ndlr), et après l'envoi de prélèvements pour les besoins
d'analyses, aucune confirmation n'est parvenue du laboratoire de référence de
l'Institut Pasteur d'Alger (IPA). Par ailleurs, l'on signale qu'un total de pas
moins de 10 cas suspects de grippe porcine ont été signalés au niveau de
l'aéroport Mohamed Boudiaf de Constantine parmi les Hadji à leur retour des
Lieux Saints de l'Islam. L'équipe chargée du contrôle sanitaire aux frontières
a détecté de la fièvre, grâce aux caméras thermiques, et d'autres symptômes de
la grippe A (H1N1), tels la détresse respiratoire et des états de courbatures,
sur ces 10 Hadji, dont 3 parmi un contingent et les 7 autres parmi des Hadji
qui devaient atterrir à l'aéroport de Batna et qui furent détournés vers
Constantine en raison de mauvaises conditions climatiques. Ces cas suspects ont
été pris en charge dans une salle d'isolement, installée à l'aéroport, où ils
ont subi une consultation, avant leur transfert vers l'hôpital El-Bir. « Mais
une fois auscultés par les spécialistes au niveau de l'hôpital de référence, on
conclura que les concernés sont victimes d'une grippe ordinaire, et seront ainsi
autorisés à rejoindre leurs domiciles », nous apprendra le docteur Nadjib Arab,
responsable de ce dispositif de sécurité. Mais par précaution, et comme c'est
le cas d'usage pour chaque cas suspect, des prélèvements ont été envoyés à
l'IPA, qui doit à travers le résultat des analyses confirmer, ou infirmer,
l'atteinte à la grippe A. Par ailleurs, le non-respect des règles de
prévention par certains proches de Hadji, qui vont jusqu'à accueillir les leurs
au niveau de la zone sous-douane, pose un véritable problème d'une probable
propagation de la pandémie hors du périmètre aéroportuaire qui se trouve, lui,
sous surveillance médical. Des témoins nous ont signalé que plusieurs personnes
se faufilent à chaque arrivée de contingents de Hadji dans la zone sous-douane,
où ils entrent en contact direct, et sans aucune protection, avec 260 Hadji,
s'exposant dangereusement à une transmission du virus A, et menaçant de le
transmettre ailleurs, hors de l'aéroport. « Tout le dispositif d'alerte est
hypothéqué devant pareils agissements irresponsables », clamera un agent chargé
de l'application de ce système de prévention. Ajoutant dans ce contexte que «
les familles des Hadji doivent respecter les consignes du plan de prévention,
dans leur intérêt et celui de leurs proches ». Interrogé sur ce phénomène, le
docteur N. Arab conviendra que tout le monde au niveau de l'aéroport est
assujetti au respect strict des règles de prévention, « mais le risque d'une
contamination est très réduit au niveau de la zone sous-douane, étape qui vient
après le passage des Hadji par le contrôle sanitaire aux frontières »,
rassure-t-il. Enfin, mieux vaut prévenir que guérir.