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Tayeb Louh: Le remboursement des médicaments coûte 77 milliards dinars

par Salah-Eddine K.

En marge du séminaire régional de la région centre sur la contractualisation dans les hôpitaux, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a indiqué que «l'article 87 bis de la loi 90-11 sera amendé en concertation avec les partenaires sociaux». Il n'en dira pas plus sur le contenu de la définition que devra prendre le SNMG. «La réforme de cet article nous est imposée en raison des réformes qui s'opèrent actuellement», ajoutera le ministre. Au registre du départ à la retraite de la frange pouvant prétendre à une retraite anticipée et répondant aux conditions requises, le ministre précisera que les personnes désirant déposer leur dossier pour bénéficier de retraite anticipée peuvent le faire maintenant ou après la promulgation de la nouvelle loi fixant l'âge de retraite à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes. Une fois promulguée la loi en question, rassure le ministre, «les concernés ne vont pas perdre leurs droits et ont donc tout le temps pour le faire».Tayeb Louh reviendra sur les raisons de l'abrogation de la loi portant retraite anticipée en soulignant que la conjoncture économique a changé.    Le ministre soulignera qu'il est inconcevable «d'avoir une retraite et continuer à travailler pour le compte du privé». «Cela n'existe dans aucun pays au monde» conclut-il sur ce sujet.

 Concernant la caisse de sécurité sociale, le ministre insistera sur la nécessité de veiller à l'équilibre du financement de la sécurité sociale, vu les dépenses consenties par l'Etat dans ce secteur. Il a rappelé, à titre d'exemple, que «le remboursement des médicaments coûte à lui seul 77 milliards DA». Et de souligner l'importance de nouveaux moyens de financement. «Des pays comme la France ont recours pour le financement de la sécurité sociale à d'autres moyens que les cotisations», a-t-il ajouté. Louh a expliqué qu'afin de compenser les dépenses, l'Etat a instauré, dans le cadre de la loi de finances, de nouvelles taxes pour soutenir le financement du secteur, citant à titre d'exemple celles relatives à l'achat de yachts et de bateaux de plaisance, le prélèvement sur le bénéfice net des importateurs et des distributeurs grossistes de médicaments. Concernant la contractualisation, celle-ci vise à redéfinir la nature des relations entre les organismes de sécurité sociale et les établissements publics de santé, afin notamment de «mieux connaître le statut des usagers du système public de soins (assuré social, ayant droit d'un assuré social, démuni, non-assuré social...)», et à «assurer une plus grande transparence dans les relations entre les bailleurs de fonds, dont les organismes de sécurité sociale, et les prestataires de soins».

 Dans son allocution d'ouverture des travaux du regroupement régional d'information et de formation, consacré aux cadres du centre du pays de la CNAS et de la CASNOS, M. Louh a insisté sur le rôle de tous les secteurs concernés à «travailler et contribuer» au développement du secteur de la sécurité sociale. Evoquant les moyens déployés par l'Etat à cet effet, il a exhorté les différents acteurs du domaine à jouer leur rôle en oeuvrant pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement, insistant notamment sur la formation du personnel, qui reste un élément essentiel à ce niveau. «Le secteur de la sécurité sociale a bénéficié, au cours de ces dernières années, d'un programme de réformes de développement et de modernisation, portant en particulier sur l'amélioration de la qualité des prestations et des services», a indiqué M. Louh.