L'affichage de la
liste des 273 bénéficiaires de logements sociaux au niveau de la commune de
Constantine n'a heureusement suscité aucune manifestation de colère, comme on
pouvait le craindre avec ce quota insignifiant par rapport aux 50.000
demandeurs, en attente depuis 2005 de voir leurs noms figurer parmi les heureux
bénéficiaires. Mais, pour autant, cela ne veut aucunement dire qu'il n'y a pas
eu de réactions. Le mécontentement de ceux qui s'estiment lésés par cette
distribution de logements sociaux a été, en effet, exprimé à travers des
«recours» déposés au lendemain même de l'affichage de la liste des 273
bénéficiaires en question à travers les secteurs urbains (la liste a été aussi
rendue publique sur le site web de la wilaya). Près de 1.300 recours ont été
introduits à ce jour par des personnes qui se voient prioritaires, et qui se
disent «oubliées» lors de cette présente attribution de logements sociaux. La
plupart des personnes interrogées nous ont indiqué qu'ils déposent leurs
recours pour réclamer un logement, «leurs dossiers ayant été déposés depuis 15
ans et plus, sans aucune suite», avancent-ils avec dépit. Cependant, faut-il le
souligner, ce nombre important de recours ne met pas en cause des cas précis
d'indus bénéficiaires figurant dans la liste affichée, car la majorité des
recours sont axés plutôt sur la revendication d'un toit sans d'autres remarques
sur les bénéficiaires eux-mêmes. La liste des bénéficiaires a été
minutieusement triée par la commission d'attribution des logements sociaux sur
près de 12.000 dossiers étudiés, comme nous l'a indiqué le chef de daïra, et
des enquêtes sociales et administratives très poussées ont permis de s'assurer
que tous les bénéficiaires sont réellement dans le besoin. Reste, donc, à dire
qu'il est très difficile, voire impossible, de satisfaire tout le monde,
surtout avec des quotas très réduits consacrés aux milliers de demandeurs de
logements sociaux. Parallèlement à cette opération, l'on apprend que le recensement
de la population du bidonville «Bentellis» a été entamé ces derniers jours par
les soins de brigades de recensement «inopinées», constituées de jeunes
diplômés recrutés dans le cadre de contrats pré-emploi, pour fixer
définitivement la liste des occupants réels de ce site avant de les évacuer
vers la nouvelle ville Ali Mendjeli.
A noter que l'assiette du terrain qui sera
dégagé après le déménagement et la démolition des vieux bâtis, servira à la
construction de l'un des piliers du futur pont géant «Transrhumel».