Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Action sociale: Les travailleurs des centres de rééducation disent non à leur statut

par A. El Abci

Les coordinations des travailleurs des centres de rééducation spécialisés des directions de l'action sociale (DAS) de 14 wilayas de l'Est, du Sud-Est et du Centre ont organisé, jeudi dernier, au siège de l'union territoriale de l'UGTA de Constantine, un meeting pour dénoncer et rejeter le statut particulier les concernant, «fait dans l'opacité et que la tutelle veut imposer», ont déclaré les participants. Les représentants des sections syndicales et des coordinations du secteur étaient nombreux, à tel point que la salle prévue initialement pour la rencontre n'a pu contenir tout le monde et qu'il a fallu déménager dans une autre plus grande.

 L'atmosphère générale qui imprégnait la rencontre était pour «le déclenchement d'une grève, si le ministère n'ouvre pas au plus tôt un dialogue avec les travailleurs et ne se décide pas de revoir sa copie». C'est ce qui ressort des déclarations des représentants des coordinations des wilayas participantes, qui se sont succédé à la tribune pour lire les messages de leurs bases respectives.

 Selon le premier responsable de la coordination de la wilaya de Constantine, Med Chérif Boukerma, «les délégués sont venus d'Alger, Ouargla, Annaba, Sétif, Batna, Biskra, Jijel, etc., pour dire non à la mouture actuelle du projet portant statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l'administration chargée de la solidarité nationale». Et de poursuivre «le ministère de la Solidarité nationale et de la Communauté nationale installée à l'étranger a cru bon de faire paraître le 8 novembre dernier un projet du dit statut et ce, sans aucune concertation avec les représentants des travailleurs du secteur, pensant sans doute que le texte va passer comme une lettre à la poste. Seulement voilà, l'application du décret 07-304 du 29 septembre 2007, définissant les niveaux et grades, n'a pas été respectée dans le présent projet du statut particulier, ce qui a eu pour effet l'exclusion de pratiquement la majorité des corps spécifiques du secteur du bénéfice d'importants avantages, ce qui bien évidemment est inacceptable», souligne-t-il. Et de préciser que «la réaction et la mobilisation des concernés, suite à la parution de ce texte injuste, nous ont surpris nous même, parce qu'il faut dire que les travailleurs du secteur manquaient jusqu'à présent d'organisation à l'échelle nationale, ils n'étaient structurés qu'aux niveaux intermédiaires. Mais devant cet état de fait, la tutelle n'a pas d'autre choix que de reculer et retirer son texte», indique-t-il.

 Des éducateurs, lésés selon eux, affirment «qu'ils iront jusqu'au bout et n'accepteront jamais ce projet, qui les méprise et ne reconnaît pas leurs droits, eux qui prennent quotidiennement en charge des malades mentaux, abandonnés par leurs propres parents». Et d'expliquer que «ce que nous voulons c'est dire haut et fort à l'adresse du ministère que sa copie est refusée». Et de faire observer «que nous ne sommes pas rencontrés pour discuter et enrichir les différentes dispositions du projet, mais pour revendiquer un nouveau texte sur la base d'une concertation de toutes les catégories d'employés des centres spécialisés des DAS du pays». En clôture au meeting, un communiqué a été lu devant l'assistance qui l'a approuvé. Celui-ci met l'accent sur «l'injustice» que comporte le statut particulier à l'endroit des corps «réels» piliers de la prise en charge dans les centres de rééducation, éducateurs et éducateurs spécialisés, ainsi que certains corps d'encadrement supérieur comme les inspecteurs pédagogiques, exigeant son gel pur et simple.