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Une banque de données et de collecte de statistiques sur le phénomène de
la violence contre les femmes vient d'être créée à Oran. Cet outil sera créé au
niveau de la direction de l'Action sociale (DAS) dans le cadre de la campagne
de lutte contre la violence sur les femmes. Cette banque pilote au niveau
nationale a pour rôle de collecter des informations et des données sur ce
phénomène au niveau des services de la Sûreté, de la gendarmerie, des établissements
hospitaliers et des associations à caractères sociales. Le but est uniformiser
les données statistiques avancées par les services concernés sur des cas de
violence sur les femmes, ce qui permettra d'avoir une vision globale sur les
cellules d'écoute encadrées par des psychologues et des sociologues.
Parallèlement à la création de cette banque, il a été installé deux cellules
d'écoute pour renforcer la lutte contre ce phénomène, au niveau des services
des urgences sociales et de suivi et de l'éducation en milieu ouvert (SOEMO),
dirigée par des spécialistes en psychologie, en sociologie, en éducation, en
médecine légale et de représentants d'associations féminines et sociales. Selon
le directeur de l'Action sociale d'Oran, M. Rahim Djamel, cité par l'APS, ces
cellules d'écoute ont pour mission d'accompagner psychologiquement, socialement
et juridiquement les femmes battues. Dans ce cadre, une cellule d'écoute
psychologique et juridique a été inaugurée jeudi à Oran destinée à prendre en
charge les femmes en difficulté. Implantée au centre-ville, à «Haï
El-Moudjahid» (ex-Miramar), au nouveau siège de l'association FARD (Femmes
algériennes revendiquant leur droit), la cellule d'écoute est animée à titre
bénévole par deux psychologues et un juriste, a-t-elle précisé. Un projet
concrétisé grâce à l'appui de la collectivité locale pour l'octroi des locaux
et au soutien financier des adhérents et de deux ONG internationales, à savoir
l'Association de solidarité avec les femmes arabes «AWSABE» (Belgique) et le
Fonds euro-méditerranéen (Danemark).
Une cinquantaine de cas ont été déjà traités depuis juin dernier, date du démarrage de la phase de préparation du projet, ce qui a permis, selon Mme Boufenik présidente de l'Association FARD, de mettre en évidence les besoins des concernées liés notamment à la méconnaissance de leurs droits. Les problématiques soulevées, a-t-elle expliqué, ont trait essentiellement aux faits de violences conjugales ou de non exécution des jugements inhérents au divorce comme le droit de garde des enfants (hadana), la pension alimentaire (nafaqa) et le droit au logement. Pour rappel, selon Melle Imane Izarroukène, coordinatrice du projet «ONG 2», intervenant dernièrement dans le cadre d'une journée sur la violence contre les femmes et se basant sur une étude faite par l'Association féminine pour l'épanouissement de la personne et l'exercice de la citoyenneté (AFEPEC) d'Oran « la violence la plus fréquente en Algérie est la violence conjugale. Sur 520 femmes consultées par les psychologues des cellules d'écoute, 300 sont victimes de violence conjugale», a souligné cette responsable qui a indiqué que l'accueil, par ces guichets d'écoute, des personnes en difficultés dans le cadre de leur accompagnement s'effectue une fois par semaine au niveau de la maison de Jeunes Ibn Sina (ex-Victor Hugo) à Oran. La psychologue Fatima Zohra Sebaa avait aussi relevé que «les violences les plus fréquentes se produisent dans les foyers conjugaux», précisant que «cette violence n'est pas liée à la culture dans laquelle baigne le couple mais celle de l'homme dominant». Mme Sebaa avait souligné que «ce sont pratiquement les mêmes violences qui se font entre maris et femmes, frères et soeurs, voire les mêmes dans certains pays européens. |
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