L'affaire STH sera au menu de la chambre d'accusation de la cour d'Oran,
aujourd'hui. A l'ordre du jour: l'examen des appels formulés contre les
ordonnances du juge d'instruction en charge du dossier. Cette instance
d'instruction de 2e degré devra, notamment, répondre par «oui» ou par «non» à
la demande de remise en liberté déposée par la défense des cinq cadres
incarcérés, le 25 novembre, sur ordre du magistrat instructeur près le tribunal
d'Arzew. Requête qui butera forcément sur l'objection du parquet, qui avait,
rappelle-t-on, requis le mandat de dépôt contre l'ensemble des accusés, au
nombre de huit. L'un des arguments qui seront mis en avant par les avocats des
cadres détenus, «les garanties suffisantes que présentent nos mandants pour la
représentation à tout moment devant la justice». D'autres points conflictuels,
d'ordre procédural, seront également soumis au contrôle de la chambre
d'accusation lors de la même audience, dont les débats sont contradictoires et
non publics. Il est à rappeler que cinq cadres de la Société d'exploitation et
de gestion des terminaux marins à hydrocarbures, filiale du groupe Sonatrach
qui en détient 60% des parts du capital social, parmi lesquels le P-DG, le
directeur régional Ouest (port d'Arzew), avaient été placés sous mandat de
dépôt, le 25 novembre dernier, pour « passation de marché non conforme aux
dispositions du code des marchés publics, la dilapidation de deniers publics et
le trafic d'influence ». Le DG adjoint, le directeur technique et le chargé des
affaires juridiques ont été également écroués, alors que trois autres
responsables, le directeur des finances, le DRH et le chargé de la sécurité
interne, avaient bénéficié de la liberté provisoire. L'affaire a trait à des
transactions suspectes, conclues par la STH à coups de devises fortes avec des
opérateurs étrangers, pour la fourniture d'équipements dont notamment des
flexibles pour le chargement du pétrole et du gaz dans les navires ainsi qu'un
lot de matériel destiné au renforcement de la sécurité industrielle des
installations pétrochimiques dans l'infrastructure portuaire. En bref, il est
reproché à l'ancien staff dirigeant de cette entreprise, créée en 2003 et
opérationnelle en 2004, « d'être passé outre le code des marchés publics qui
oblige le contractant public à lancer un appel d'offres lorsque le montant du
marché dépasse les 8 millions de DA et d'avoir surfacturé certains articles de
la commande ». De leur côté, les responsables concernés soutiennent que leurs
démarches étaient « en règle » et obéissaient au texte en vigueur, « la
circulaire ministérielle A408 R15 du 12 octobre 2004 » en l'occurrence, qui «
définit le recours au gré à gré sous certaines conditions », selon eux.