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Une grave perturbation dans l'approvisionnement des hôpitaux en oxygène
liquide, qui perdure depuis une vingtaine de jours, menace sérieusement
d'asphyxier plusieurs services vitaux, notamment les urgences chirurgicales.
Selon les déclarations du directeur de l'établissement hospitalier spécialisé
(EHS) de Sidi Mabrouk, à Constantine, où le besoin en oxygène est très
important lors des opérations d'accouchement, ainsi que pour les nouveau-nés,
le ton est à l'alerte. «On a reçu durant ces vingt derniers jours uniquement
6.000 litres d'oxygène, alors que ce volume nous était servi auparavant chaque
semaine», dira-t-il, précisant que cette situation de lente asphyxie, due à une
restriction drastique dans l'approvisionnement en oxygène depuis plus de deux
semaines, est ressentie à travers tous les hôpitaux de l'est du pays.
Cet état de fait contraint les chirurgiens à opérer les patients dans la précipitation, par crainte de consommer un volume important d'oxygène, et surtout par peur de voir la source d'oxygène se tarir avec un malade sur la table d'opération ! Gravissime situation, dont les répercussions peuvent s'avérer dramatiques. Jusqu'à présent, aucune complication n'est à signaler sur ce registre, mais le pire n'est pas à écarter si l'on ne remédie pas dans les plus brefs délais à cette défaillance, en conviendra un chirurgien de l'EHS de Sidi Mabrouk, qui nous rappelle que plusieurs femmes en difficulté d'accouchement sont acheminées à partir des wilayas limitrophes, assez souvent en urgence, vers cette structure à Constantine, nécessitant de ce fait une mise sous oxygène, impliquant une consommation plus importante. Contacté à ce propos, le responsable du service commercial de la société LindGaz (ex-ENGI) soutiendra de son côté que les hôpitaux sont approvisionnés en priorité et en quantité suffisante : leurs demandes sont en tout cas exécutées à 90%, précisera-t-il. Ajoutant dans ce sillage que la différence aujourd'hui, c'est que ces hôpitaux sont approvisionnés ces derniers temps en bouteilles d'oxygène en remplacement de l'oxygène liquide, plus pratique, car directement versé dans les fûts de stockage à partir de la grande citerne transportée spécialement par un camion, bien sûr en quantité bien supérieure à la contenance des bouteilles. Le problème essentiel, justement, réside dans l'arrêt de l'approvisionnement en oxygène liquide, chose implicitement reconnue par le responsable du service commercial chargé de cette tâche, qui nous a indiqué que l'approvisionnement se fait uniquement à l'aide de bouteilles d'oxygène. La raison de cette perturbation relève d'une panne technique sur les machines de l'usine de production d'oxygène industriel de Skikda, survenue quelques jours avant l'Aïd El-Adha, qui perdure encore à nos jours, nous confieront sur des airs plein d'inquiétude les responsables des établissements hospitaliers de Constantine. Le chef du service commercial confirmera à demi-mot cette panne technique au niveau de l'usine de production d'oxygène industriel, en signalant que l'approvisionnement en oxygène liquide est effectivement «supprimé». D'après nos interlocuteurs, en l'occurrence les gestionnaires d'hôpitaux, l'usine de production continue à assurer l'approvisionnement des établissements hospitalier de la région Est du pays grâce seulement à ses stocks de réserves... |
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