Après deux semaines de délibéré, le tribunal correctionnel d'Oran a rendu
hier son verdict dans l'affaire du réseau d'avortement illégal démantelé à
Oran, en avril dernier. Ainsi, des peines entre 3 et 5 ans de prison ferme ont
été prononcées contre les trois accusés principaux, une femme de ménage à
l'EHSP de Canastel, la propriétaire de l'appartement qui faisait office de
clinique clandestine sis Cité Lescure et un TS du service des UMC de l'hôpital
d'Oran. Deux autres mis en cause ont été condamnés à un an avec sursis. Le
reste des prévenus, au nombre de sept, ont été relaxés. Il est à rappeler que
des peines entre 2 et 3 ans d'emprisonnement avaient été requises par le
ministère public. 12 accusés avaient comparu pour répondre des accusations
d'avortement illégal et de complicité. Le représentant du droit public avait
requis 3 ans de prison ferme contre 7 accusés, parmi lesquels un médecin, un TS
au service des UMC de l'hôpital, un surveillant médical près le même
établissement hospitalier, deux paramédicaux, une femme de ménage, la
propriétaire de l'appartement où s'exerçait cette activité illicite, au
centre-ville d'Oran. Le procureur avait requis en revanche une sanction de 2
ans de réclusion contre les cinq autres accusés, dont deux femmes ayant recouru
aux services de cette «clinique» clandestine pour se débarrasser de leur
portée, ainsi que des présumées racoleuses du réseau.
Le scandale a éclaté en avril
dernier lorsque la police judiciaire a démantelé une association de
malfaiteurs, composée de neuf personnes, dont une femme de ménage exerçant à
l'hôpital pédiatrique de Canastel, et ce, à la faveur d'une «souricière» opérée
dans le local où se pratiquait l'avortement illégal, selon une source
policière. Ce jour-là, un policier et une policière se sont présentés en civil,
sous l'anonymat, en se faisant passer pour un couple voulant se débarrasser du
foetus. Le scénario était tel que les avorteurs n'ont rien soupçonné et sont
tombés dans le filet. Parmi les présumés membres de cette bande, un employé du
service des urgences chirurgico-médicales du CHU d'Oran et une «racoleuse», qui
sont placés sous mandat de dépôt ainsi que la femme de ménage. Impliqué dans
l'affaire, un médecin exerçant à Bir El-Djir est placé sous contrôle
judiciaire. Selon la même source, la perquisition du domicile de la femme de
ménage, sis Cité Lescure, et qui faisait office d'un cabinet médical
clandestin, a permis de découvrir du matériel et du produit médical utilisé
dans l'avortement.