|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Il ne se trouve pas un responsable qui ne soit préoccupé par la gestion des déchets de la
ville. Il ne se trouve pas un journal qui n'ébruite pas toutes ces rencontres
organisées pour discutailler ce casse-tête national. On y invite des
spécialistes, des listes spéciales, des noms de renom pour cerner la
problématique et proposer des plateformes de réflexion qui conduisent à la
création de commissions et ateliers de travail autour de menus bien concoctés
dans des restos, pour se séparer non sans rassembler tous les documents
comptables pour justifier les dépenses.
Pourtant, la gestion des déchets est fort simple. Les déchets d'Oran ont besoin de travail. Les déchets d'Oran en ont marre de vivre l'oisiveté, adossés aux murs salis par les affiches des campagnes électorales qui promettent des monts et accaparent les merveilles. Les déchets en ont assez de voir le passe-droit rouler, à tombeau ouvert, dans des carrosses hors prix. Et des bâtisses pousser hors normes sur des espaces verts. Les déchets refusent de voir des programmes qui leur sont destinés, détournés par des «Ché». Les déchets ont été éjectés des écoles en perpétuelle réforme. Il est vrai que quelques déchets ont été récupérés et recyclés dans « l'industrie plastique ». Affaire boumba. Le résultat, on le connaît. D'autres déchets ont été contraints à l'exil... Les découverts dans les cales de la clandestinité meurent en mer, balancés par-dessus bord, servent à nourrir le poisson, qu'on importe congelé pour nourrir la détresse des mères. Les déchets se défoncent à la colle et à l'alcool. Les déchets vivent, sous vide, à dix dans un minuscule appartement. Les déchets n'ont que des lois pour rêver à loisir. Les déchets messieurs les «Ché» peuvent être un bon terreau, un fertilisant. Hélas, ils sont abandonnés à l'air libre, ils fermentent, ils fomentent... Et c'est ainsi que le terreau... risme. |
|