Un vent de panique souffle sur les établissements scolaires à Oran. La
cause est due à des rumeurs des plus folles sur la propagation du virus de la
grippe porcine dans les écoles. Des racontars sur la découverte de cas
confirmés dans une école située dans la périphérie sud de la ville ont été à
l'origine d'un affolement général parmi le personnel enseignant à Oran. Cette
panique générale a eu comme conséquence directe le durcissement des mesures
préventives dans les écoles où désormais tous les élèves grippés sont
systématiquement renvoyés chez eux. Pour prévenir toute propagation du virus de
la grippe A H1N1, les directeurs des établissements scolaires sont
intransigeants avec les cas suspects. «Rien que pour cette matinée, j'ai
renvoyé une dizaine d'élèves atteints de grippe. Les élèves concernés devront
fournir un certificat médical pour réintégrer l'école », confie ce directeur
d'un collège à Aïn El-Beïda. Les élèves «grippés » sont orientés vers les
unités de santé scolaire (UDS) ou vers les dispensaires pour un examen médical.
D'autres directeurs d'établissements scolaires, par excès de prudence, vont
jusqu'à demander à leurs élèves de revenir après leur rétablissement complet.
«Reviens après ton rétablissement », lance ce directeur à ce collégien. Un
comportement qui n'est pas du goût des parents d'élèves. Ces derniers redoutent
pour l'avenir scolaire de leurs enfants. Certes, après trois semaines de grève
menée par les syndicats autonomes venir aujourd'hui expulser des élèves pour
une simple grippe est très mal perçu par les parents d'élèves. Nombreux
craignent que ces dispenses obligatoires auront de sérieuses répercussions sur
la scolarité des élèves. Les associations des parents d'élèves sont d'ailleurs
montées au créneau, au début de cette semaine, pour dénoncer la stratégie de
prévention contre la propagation de la grippe dans les écoles. Outre les
renvois systématiques, les associations de parents d'élèves contestent la
décision de la tutelle de vacciner massivement les élèves par les nouveaux
vaccins contre la grippe A H1N1. Les associations de parents d'élèves ont en
effet adressé une correspondance aux deux ministères de tutelle pour exiger des
garanties quant à la prise en charge des effets secondaires de ces nouveaux
vaccins. Une vaccination massive des élèves pourrait entraîner une hausse des
cas de syndrome de Guillain-Barré. Le SGB est une maladie rare au cours de
laquelle le système immunitaire endommage les cellules nerveuses, provoquant
des faiblesses et parfois de la paralysie. Le SGB peut occasionner des
symptômes qui durent quelques semaines ou plusieurs mois. A noter que le nombre
de cas confirmés à ce jour en Algérie dépasse 362 cas cumulés. Un premier lot
de 900.000 doses de vaccin contre la grippe A/H1N1 sera réceptionné aujourd'hui
ou, au plus tard, mardi à l'Aéroport international Houari Boumediene. Samedi,
le ministre de la Santé a rassuré que le vaccin sera disponible dans les 48
heures et les personnels de la santé, les membres de corps constitués, les
enfants scolarisés et les étudiants seront prioritaires pour la vaccination.
L'Algérie a commandé 20 millions de doses pour un coût de 8 milliards de
dinars.