La propagation d'une forme virulente du virus de la grippe saisonnière
parmi la population fait craindre le pire à Oran, surtout que les vaccins tant
promis par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme
hospitalière ne peuvent désormais satisfaire grand monde. Les appréhensions des
Oranais apparaissent légitimes, puisque non seulement le vaccin de la grippe
saisonnière n'est pas disponible à toute la population à risque mais, plus
inquiétant, celui contre la grippe A H1N1 ne sera pas expédié vers l'Algérie
que vers la fin de l'année. Les autorités sanitaires, qui ont relégué ce
problème de santé publique au second plan de leurs préoccupations pour mieux se
concentrer sur la lutte contre la propagation de la grippe A H1N1, semblent
aujourd'hui dépassées par la hausse des cas de grippe saisonnière recensés à
Oran. La grippe B pourrait ainsi faire des ravages parmi les personnes «
vulnérables » d'autant que toutes les conditions d'une mutation du virus
existent actuellement à commencer par les changements climatiques. Du côté de
la direction de la Santé publique (DSP), on rassure que l'incidence, estimée à
une trentaine de cas pour 100.000 habitants, est encore à un seuil « tolérable
». Le nombre des cas de grippe saisonnière avoisine les 500 cas dans la wilaya
et touche toutes les franges d'âge, selon des sources sanitaires bien informées.
Plus du tiers des cas recensés à ce jour concerne des enfants scolarisés,
précise-t-on de même source. Il faut avouer, cependant, que ces chiffres
restent approximatifs et ne reflètent nullement la situation épidémiologique,
vu que la grande partie des personnes atteintes se rendent rarement dans les
EPSP pour traiter une grippe saisonnière. La majorité des malades choisissent
en fait l'automédication ou la consultation de médecins privés. Les citoyens,
interrogés, se sont plaints de l'indisponibilité des vaccins dans les EPSP même
pour les personnes dites « vulnérables ». Nombreux ont dénoncé l'organisation
de la campagne de vaccination dans les structures sanitaires et l'absence de
communication de la part des autorités sanitaires à Oran. Le quota consacré par
le ministère à Oran estimé à 75.000 doses s'est épuisé en seulement quelques
jours. Les besoins dépassent l'offre largement à Oran ainsi que dans les autres
wilayas du pays. Certains citoyens parlent ouvertement de détournement des
vaccins ou de complaisance dans les établissements sanitaires. La dernière
campagne de vaccination des futurs Hadji en est le parfait exemple. En
attendant l'arrivé massive des vaccins contre la grippe saisonnière (3,2
millions de doses au niveau national), les personnes à risque, en particulier
ceux atteintes d'allergies respiratoires, devront être vigilantes pour ne pas
choper le virus, faute de quoi elles risquent de passer un mauvais séjour sur
un lit d'hôpital. Il est à noter que la grippe saisonnière fait 500.000 morts
par an dans le monde.