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L'Algérie a adressée une lettre à l'OTAN par laquelle elle fait connaître
ses conditions dans le cas où elle participerait à l'opération Active Endeavour
de lutte antiterroriste en mer.
C'est ce que nous avons appris mercredi dernier à Bruxelles par la bouche d'un responsable militaire atlantiste. «L'Algérie a envoyé, il y a quelque temps, une lettre bien précise, une parfaite lettre dans laquelle elle pose ses conditions pour participer à des opérations de surveillance en Méditerranée», nous a dit en marge d'une conférence de presse avec les journalistes des pays du Dialogue méditerranéen (DM) et de ceux de l'Initiative de coopération d'Istanbul (ICI), le général de division, Georges Lebel, chargé de la coordination des actions militaires de l'OTAN. Selon lui, l'Algérie a affirmé son acceptation de participer à l'opération Active Endeavour mais «dans la règle du droit international». Elle a exigé, selon le général, entre autres, qu'en cas de déploiement de ses bateaux à cet effet, «il faut qu'ils battent pavillon national». Elle a aussi refusé de participer dans des opérations où Israël sera présent. «Toutes les nations partenaires sont les bienvenues dans ces opérations mais il n'y a rien d'obligatoire», a précisé le général. Il a rappelé d'ailleurs que l'Alliance elle-même ne réagit que par consensus de ses membres. «Le royaume de Belgique a bien bloqué à la dernière minute l'implication de l'OTAN en Irak, pour des raisons d'opinion publique», a-t-il souligné. Il a quand même noté qu'Active Endeavour est une vieille opération lancée après le 11 septembre pour essentiellement une surveillance en mer. «Nous recherchons l'information et le renseignement avec tous les moyens que la technologie nous permet», a dit le général. En plus de la Russie et de l'Ukraine qui sont membres actifs dans Active Endeavour, on retrouve le Maroc qui, selon le général, a demandé à déployer quatre frégates. «Il est en train de se préparer», a-t-il affirmé. Israël s'est placé tout au début du lancement de l'initiative, en pole position. «Israël prépare aussi un bâtiment», a déclaré le général de division à l'OTAN. Il a fait savoir par ailleurs que «régler le processus de paix au Moyen-Orient nous intéresse réellement mais la question est politique». Au passage, il dit être convaincu qu'entre Israël est certains pays arabes de la région «il existe des intérêts communs» même s'il avoue que «le problème entre Israël et les pays arabes pèse lourdement sur le bon déroulement de l'opération Active Endeavour». Mais le général fait savoir qu'à ce jour, elle a permis d'intercepter en mer 4.000 navires suspects, 155 ont été inspectés et 500 autres ont été accompagnés «à bon port». D'autre part, le DM et l'ICI sont à ses yeux «deux catalogues différents mais la logique est identique». Il estime que la Tunisie et le Maroc ont déjà bénéficié dans le cadre du DM «à leur demande» de plans d'action individuels. «Ils ont exprimé des besoins politiques et d'autres militaires qui doivent trouver des réponses pratiques dans le partenariat», a-t-il indiqué. Jusque-là, l'OTAN a proposé plus de 4.000 activités relevant de 28 domaines aux pays du DM et de l'ICI. Le général a aussi abordé la relation entre l'Union africaine et l'OTAN. «Nous avons reçu en 2005 une demande de l'UA pour l'aider à transporter une mission africaine au Soudan et d'autres pour transporter des bataillons africains. Cette aide a été renouvelée en 2009», a-t-il affirmé. Il estime qu'«il y a entre l'OTAN et l'UA une relation qui n'est pas officielle mais qui se développe et la coopération entre elles se fait uniquement à la demande. On ne s'impose pas.» Interrogé sur le rôle de l'OTAN dans le règlement du problème de la piraterie dans le golfe d'Aden, il a indiqué que dans l'opération de lutte contre ce phénomène lancée en 2008, «l'UA ne tient pas beaucoup à se manifester, on n'a pas très bien compris». Des entretiens des atlantistes avec le commissaire à la sécurité auprès de l'UA, il en est ressorti selon lui que «le commissaire nous a dit que la piraterie n'est pas le problème, il faut lutter contre ses symptômes, le problème est en Somalie. En plus, il nous a accusé de décharger des déchets toxiques au large de la Somalie.» L'Africom est, selon le général, «un commando d'encadrement pour aider les Africains à se livrer à des opérations de maintien de la paix». Il n'est donc pas question, selon de lui, d'installation de quelconques bases sur les territoires africains. «L'UA est très stricte à cet effet, pas de présence militaire étrangère dans ses pays membres», a-t-il affirmé. |
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