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Les travaux de la 13e tripartite (gouvernement, patronat, UGTA) ont été
ouverts hier matin à la résidence El-Mithak, en présence du Premier ministre,
du Secrétaire général de l'UGTA, et des présidents des organisations patronales
conviées à cette rencontre.
La séance inaugurale a été entamée par les traditionnelles interventions de chacune des trois parties. C'est le président de la séance, Ahmed Ouyahia, qui ouvre le bal des discours censés planter les balises de la suite de la rencontre. «Cette réunion tripartite se tient à un moment qui se distingue par trois données particulières», affirme le Premier ministre. Il s'agit du parachèvement «d'un programme quinquennal qui a mobilisé des ressources énormes et fait accomplir au pays des progrès incontestables dans tous les domaines», et du «second programme quinquennal» qui sera engagé dès 2010, et pour lequel il sera consacré «plus de 150 milliards de dollars d'investissements publics» qui devront être «une occasion dont le pays doit tirer le maximum de profit, y compris pour les entreprises locales», ajoute-t-il. Au titre du troisième point, Ouyahia fait référence à la crise financière et économique internationale à laquelle l'Algérie n'a pas échappée. «Certes cette crise n'a pas freiné l'élan de notre développement», grâce à des «mesures prudentes prises par les pouvoirs publics, pour libérer le pays de la dépendance financière extérieure et pour épargner des ressources durant les années prospères», mais elle «a sérieusement réduit les recettes du pays à la suite de la chute des prix du pétrole», continue Ouyahia qui espère que cette crise «a mis un terme à l'illusion d'un pays devenu riche qui commençait à s'installer indûment dans certains esprits». C'est pour ces raisons, explique-t-il, que des mesures ont été prises pour «freiner l'excès d'exportation des capitaux et pour promouvoir davantage le concours de nos entreprises et de nos ressources humaines à la construction nationale». Selon lui, ces dispositions «ont été comprises par nos partenaires étrangers dont nous avons besoin, à charge pour eux de concourir au développement des capacités productives locales», dira-t-il encore. Ahmed Ouyahia estime que le pays a encore les moyens «d'engager de grands programmes publics, pour améliorer le bien-être de sa population, offrir des plans de charge massifs aux entreprises, et améliorer les conditions de ses travailleurs», à condition «d'approfondir les réformes», d'assurer «un consensus plus solide autour de l'intérêt national», et de faire les «efforts pour gagner la bataille de la qualité et de la compétitivité». Le chef de l'exécutif souligne la «disponibilité totale» du gouvernement pour «asseoir pleinement l'environnement requis pour la réussite du développement économique». La suite des travaux de la séance inaugurale a vu l'intervention de Abdelmadjid Sidi Saïd (UGTA), Habib Yousfi (CGEOA), Boualem M'Rakech (CAP), Ahcène Benyounes (UNEP), Mme Yasmina Taya (SEVE), Naït Abdelaziz (CNPA), Abdelouahab Ziani (CIPA), et de Fayçal Khelil (SGP). Le secrétaire général de l'UGTA, seul syndicat des travailleurs à être invité à la tripartite, commence par louer la «légendaire disponibilité du Premier ministre pour les représentants des travailleurs» et salue la «volonté du président de la République d'améliorer (leur) pouvoir d'achat». Sidi Saïd rappelle que la démarche de l'UGTA reste le «dialogue social» qu'il qualifie de «solide consensus construit depuis 1991» et qui, selon lui, «demeure un instrument privilégié de l'action» de la Centrale syndicale. Pour lui, la crise économique mondiale «doit être utilisée comme un stimulant pour construire une industrie nationale». Le premier à intervenir parmi les patrons privés, c'est Habib Yousfi, président de la Confédération générale des entrepreneurs et opérateurs algériens (CGEOA) qui commence par remarquer «l'absence de dialogue» depuis la dernière tripartite en 2006. Il regrette qu'à l'occasion des dernières mesures prises par le gouvernement, les partenaires sociaux, et en particulier les organisations patronales, n'aient pas été consultées. Il a émis le voeu que l'ordre du jour de cette 13e tripartite soit élargi «aux préoccupations de la sphère de la production», tout en constatant «un manque flagrant de vision stratégique de l'insertion de la PME dans l'économie nationale». Du côté de l'Union nationale des entrepreneurs publics (UNEP), Ahcène Benyounes commence par mettre en exergue les «contraintes vécues par les entreprises publiques depuis le début des années 80» et estime, lui aussi, qu'il y a eu globalement «absence de vision stratégique pour (le rôle) des entreprises». Il cite, à titre d'exemple, la «faible implication des entreprises nationales» dans les projets publics. Benyounes affiche la satisfaction de l'UNEP pour les mesures prises dans le cadre de la LFC 2009, qui devraient se traduire, selon lui, par un «cadre opérationnel en faveur du secteur industriel». Le secteur public lui aussi veut un «assainissement du climat des affaires» et d'une «lutte contre les activités informelles». L'UNEP se dit aussi favorable à la hausse du SNMG, mais «attire l'attention» des pouvoirs publics sur la situation financière difficile des entreprises publiques. Les présidents de la CNPA, de la CIPA ont tour à tour exprimé leurs regrets de l'absence de concertation depuis la dernière tripartite, y compris aux pires moments de «la crise économique majeure», comme l'a souligné Naït Abdelaziz (CNPA) qui s'est dit favorable à un véritable «Plan Marshall» au profit des entreprises algériennes «pour réduire les importations» et permettre «un renouvellement technologique» des outils de production. Pour Ziani de la CIPA, dans le sillage des mesures prises en faveur des entreprises publiques et des paysans (effacement des dettes, ndlr), l'Etat doit aussi faire quelque chose en faveur des «entreprises (privées, ndlr) qui ont survécu à la décennie noire». Le président de la CIPA regrette que dans le cadre des mesures prises par la LFC 2009 «l'ensemble du secteur privé a été assimilé aux importateurs». Les travaux de la 13e tripartite se sont poursuivis durant tout la journée et jusqu'à une heure tardive de la soirée d'hier, comme le prévoyait le Premier ministre. L'ordre du jour de cette rencontre est constitué en 8 points consacrés aux «récents développements économiques sur la scène nationale» (dont LFC 2009), le «bilan et les perspectives du dispositif de facilitation de départ en retraite avant l'âge légal, instauré par l'Ordonnance n°9797-13 du 31 mai 1997», le «dossier des allocations familiales», et celui des «mutuelles sociales», «l'évaluation et perspective du Pacte national économique et social», la «réévaluation du SNMG» et «divers» autres points. Un point de presse est prévu ce matin pour une présentation des résultats de la rencontre. |
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