Pour la troisième année consécutive, le collectif inter-associatif «Oran
stoppe le Sida» lance une campagne d'information et de sensibilisation pour
renforcer la lutte contre le Sida. Un collectif de douze associations à
caractère social et culturel s'est mobilisé dans le cadre de cette campagne.
L'initiative de ce collectif inter-associatif comprend plusieurs activités
programmées à partir du 2 décembre prochain. Au programme, une rencontre entre
les membres du collectif pour faire le bilan de leurs activités et élaborer une
nouvelle stratégie de sensibilisation. Le 5 décembre, le collectif prévoit une
marche pour sensibiliser les jeunes sur cette maladie. Cette campagne permettra
aux jeunes de s'imprégner de la conduite à tenir sur le plan préventif et de
«corriger les idées reçues relatives notamment aux modes de contraction et de
transmission de la pathologie du Sida». Parmi les associations qui font partie
du collectif, il y a lieu de citer FARD, AAPF, SDH, Bel horizon, Smile, entre
autres.
De son côté, la direction de la Jeunesse et des Sports, en collaboration
avec l'Office des établissements des jeunes, les cellules d'écoutes et les
Maisons de jeunes Maoued Ahmed, Moubarek El-Milli et Tayeb Mehadji, organise
une campagne de sensibilisation à l'occasion de la Journée mondiale de lutte
contre le Sida. Organisée sous le slogan «Le droit à la vie», cette
manifestation comprend plusieurs activités, des expositions, des
rencontres-débats, distribution de dépliants, entre autres. En effet, l'Algérie
a dépassé de nombreux tabous de par l'activité déployée par l'Etat, afin de
sensibiliser les citoyens sur les dangers du virus du Sida et en consacrant des
moyens médicaux pour atteindre cet objectif. Cependant, le nombre de nouveau
cas ne cesse d'augmenter. Le service des maladies infectieuses du centre
hospitalo-universitaire d'Oran, seule structure spécialisée dans la prise en
charge de cette catégorie de malades au niveau de la région ouest du pays,
enregistre annuellement entre 150 et 200 nouveaux cas de porteur du virus.
Durant les sept premiers mois de l'année en cours, une centaine de nouveaux cas
de VIH, dont la majorité sont des séropositifs, ont été enregistrés à Oran,
contre 94 nouveaux cas durant le premier semestre de l'année écoulée, selon les
chiffres officiels communiqués par la direction de la Santé et de la Population
de la wilaya d'Oran en 2008. Tout semble dire que le nombre de cas de Sida est
en augmentation à Oran, il est passé de 9 nouveaux cas en 2005 et 70
séropositifs à l'ouest du pays à 44 nouveaux cas (Oran) en 2007 pour atteindre
240 cas en 2008. D'autre part, 75 enfants atteints du virus du Sida ont été
recensés durant les dix dernières années à Oran. Il s'agit des cas confirmés
(VIH positif). Ces enfants sont pris en charge et suivis au niveau du service
des maladies infectieuses du centre hospitalo-universitaire d'Oran. Selon une
sources hospitalière, le nombre d'enfants atteints du VIH est assez bas, mais
il y a une tendance à l'augmentation. Ses chiffres très inquiétants, qui ne
reflètent pas toute la réalité, puisque certains séropositifs ignorent qu'ils
sont porteurs du virus et de nombreux sidéens ne déclarent pas leur maladie de
crainte de la ségrégation. S'ajoute à cela la diversification des cas de
contamination, le manque de campagnes de sensibilisation, ainsi que le manque
de structures spécialisées dans la prise en charge des personnes vivant avec le
virus dans les autres wilayas et sont tout simplement à la recherche de
l'anonymat. Le dépistage précoce reste donc le seul moyen pour diminuer le
risque de contamination.