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«La qualité du rendez-vous était vraiment exceptionnelle. Je crois que
nous nous sommes compris parfaitement !
5 sur 5 !» C'est ainsi que Laurence Pariso, la présidente du Medef, a décrit la rencontre qu'elle a eue, hier dans l'après-midi, avec le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a tenu à ce moment à avoir à ses côtés le ministre des Finances, Karim Djoudi. Il est clair que la présence de Djoudi auprès de Ouyahia est pour expliquer, en cas de nécessité, « la profondeur» des nouvelles règles en matière de partenariat, d'affaires et de coopération. Mme Pariso a affirmé hier, lors de la conférence de presse qu'elle a animée à l'hôtel Sofitel, que les autorités algériennes l'ont assurée que le programme de privatisation est toujours d'actualité. «Les privatisations continuent, on a entendu dire ça par les autorités algériennes. On serait bêtes, nous Français, de passer à côté», a-t-elle fait savoir. La présidente du Medef avait rencontré hier matin le ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement (MIPI), Hamid Temmar, qui lui a parlé, selon elle, de développement d'investissements en commun. «Il y a une excellente entente avec le Premier ministre sur ce volet », a-t-elle assuré. «Oui !», a-t-elle répondu à une question sur l'existence ou non d'intention de constructeurs français d'investir en Algérie. Elle n'en dira pas plus. Satisfait lui aussi de l'entretien avec Ouyahia, Yves Thibault de Silguy, président du Conseil France-Algérie des chefs d'entreprises et toutefois président du groupe Vinci, qui active en Algérie dans plusieurs chantiers, affirmera : «Nous repartons ce soir (hier) avec la conscience que nos relations vont s'intensifier». La présidente du Medef a souligné encore que «le Premier ministre a été très clair pour nous dire que c'est avec cette stratégie économique qu'on peut développer un nouveau tissu partenarial, un nouveau partenariat entre acteurs privés». Elle estime pour cela que « nous savons qu'on a un avantage compétitif, le lien qui nous unit plus par la langue». Elle fait savoir que « nous n'avons abordé aucun sujet politique avec le Premier ministre parce que nous savons que l'économie est au coeur des relations entre les Etats». C'était, avait-elle assuré, «le coeur de notre entretien avec le Premier ministre». Mme Pariso a indiqué qu'elle est venue en Algérie pour «prendre le pouls de la relation économique, et plus, délivrer un message plus clair, que les chefs d'entreprises français sont heureux d'investir et de travailler en Algérie». Elle ne manquera pas de faire le bilan de la présence «économique» française en Algérie. Au cours de ces trois dernières années, les échanges, dira-t-elle, ont cru d'une manière significative. L'Algérie est un partenaire de premier plan». Le temps des remous entre Paris et Alger semble relégué au second plan. Mme Pariso est en tout cas venue lever «l'équivoque » en affichant une disponibilité considérable à vouloir coopérer avec l'Algérie. « Pour ce qui est des nouvelles règles, on prend acte. Nous allons nous adapter et ça n'entame en rien nos relations avec l'Algérie», a-t-elle déclaré. Elle estime que les dispositions de la LFC 2009 vont modifier le partenariat. «Et c'est tout !», dit-elle, non sans affirmer qu'«en 2010, nous allons être le premier partenaire de l'Algérie». «Aucun contentieux entre l'Algérie et la France» Pour l'instant, la France est le troisième investisseur hors hydrocarbures et compte près de 430 entreprises installées en Algérie. Mme Pariso pense qu'« on doit avoir la main dans la main avec le FCE pour favoriser la mise en relation entre les deux pays». Elle ajoutera à ce bilan 35.000 emplois directs créés par les Français en Algérie, pour dire à ceux qui leur reprochent d'être frileux que «nous faisons déjà beaucoup, nous voulons rester les premiers, nous voulons continuer». 5 milliards de dollars de projets d'investissements constituent à ses yeux «un objectif qu'il faut se fixer (...). On peut aller au-delà». Ceci étant dit, elle proposera pour cela la création d'une cellule qui centralisera les informations sur les projets lancés entre les deux pays. De Silguy a souligné être «particulièrement marqué par la qualité de l'accueil que nous ont réservés nos amis algériens ». Il a précisé que «le Premier ministre a déclaré à la délégation du Medef qu'il n'y a aucun contentieux entre l'Algérie et la France». Il a tenu à rappeler que la relation économique française avec l'Algérie n'a cessé de se développer et qu'elle est créatrice de richesses pour les deux pays. Une relation qui, lâche-t-il, «soutient la relation politique». Il dit la caractériser par « les 3 C : compréhension, conviction, confiance (...). Tout ça est un bilan sur lequel on est confiant pour l'avenir». « Je rajouterai bien un M», intervient Laurence Pariso, pour lancer « Mafich Mouchkil », comme pour montrer que sa rencontre avec Ouyahia a permis de faire table rase des problèmes qui ont tourmenté jusque-là la relation entre les deux pays. Et que le temps «d'adaptation, d'analyse et de compréhension» des nouvelles règles imposées par l'Algérie dans l'économie, que les chefs d'entreprises français ont demandé, est, avait dit Pariso, «en train de se dérouler. C'est une règle de jeu qui s'impose à tous les pays. Si les Français veulent continuer à travailler avec l'Algérie, ils doivent l'accepter». Mme Pariso avait commencé tout au début par dire «félicitations pour la victoire du 18 novembre, une date où l'équipe algérienne et l'équipe de France se sont qualifiées». Peut-être, ajoute-t-elle, que «c'est un bon signe pour l'intensification des échanges entre l'Algérie et la France. Ce que je dis est sérieux. Il y a toujours une relation entre le sport et la politique. On a d'ailleurs créé une section sports au Medef. Le sport est le moral d'un pays». Le FCE et le Medef ont convenu de « structurer leurs relations dans le cadre d'une feuille de route qu'ils ont signée hier. Pour cela, ils ont retenu deux axes principaux: le renforcement de la coopération institutionnelle entre les deux organisations et l'élaboration d'un programme de rencontres sectorielles entre les entreprises des deux pays. La conclusion de ce projet est prévue entre les deux parties à la fin du 1er trimestre 2010 à Paris. «Je vais faire savoir à tous les adhérents du Medef que nous avons la conviction que vous êtes un pays riche non par les hydrocarbures, mais par votre potentiel, votre talent et votre dynamisme», avait conclu la présidente du mouvement français. |
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