|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Selon l'agence de presse officielle libyenne, Jana, le guide libyen,
Mouammar Kadhafi, va tenter une médiation pour mettre fin à la crise
diplomatique entre l'Egypte et l'Algérie née à la suite des événements du Caire
qui ont précédé et suivi le match entre les équipes nationales des deux pays
comptant pour les éliminatoires du Mondial 2010. «Le Guide de la Révolution,
président de l'Union africaine (UA), va travailler pour combler le fossé qui
s'est creusé entre l'Egypte et l'Algérie à la suite de la récente rencontre de
football entre les sélections des deux pays», a indiqué l'agence.
Cette médiation sera conduite à la demande du secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, ajoute la même source. La tension, qui prend les relents d'une crise, n'a cessé de monter depuis le 12 novembre dernier. Elle a éclaté après une attaque à coup de blocs de pierres du bus transportant l'équipe nationale algérienne à son arrivée à l'hôtel de sa résidence au Caire. Les autorités égyptiennes avaient d'abord nié les faits, puis attribué l'incident aux joueurs algériens, avant de s'engager par écrit devant la FIFA de prendre toutes les mesures pour protéger la délégation algérienne. Après la rencontre du 14 novembre, le bus des Fennecs a également été la cible de jets de pierres, et les supporters algériens ont été victimes de mauvais traitements. Les images vidéo diffusées sur Internet, les comptes-rendus de presse aussi bien algérienne qu'occidentale, et les témoignages des supporters, dont certains en portent les traces physiques, le confirment. De l'aveu même des Egyptiens, l'Algérie a présenté à la FIFA un rapport en béton prouvant, images à l'appui, l'origine de ces attaques. A l'issue du match barrage, qui a vu la qualification de l'équipe algérienne à Khartoum au Soudan, la tension entre les deux pays a repris de plus belle. Ce qui n'était que des attaques médiatiques, s'est transformé en accusations officielles de la part des autorités égyptiennes qui reprochent à leurs homologues algériennes d'avoir envoyé des «contingents» de supporters pour s'en prendre à des citoyens égyptiens venus encourager l'équipe des Pharaons. Les médias privés et officiels égyptiens ont fait état d'attaques de la part de supporters algériens contre des supporters égyptiens. Depuis le sifflet final de l'arbitre du match du mercredi 18 novembre, les médias égyptiens ne cessent de répéter en boucle cette thèse, malgré les démentis formels des autorités soudanaises, qui n'ont fait état que de légers incidents sans grande gravité, ni les rapports des chaînes arabes (comme Al Jazeera et Al Arabiya, et en particulier Abu Dhabi Sport et Dubaï Sport). A ce jour, hormis celles d'un bus de supporters égyptiens, caillassé sur la route de l'aéroport international de Khartoum, aucune image n'est venue étayer les accusations portées contre les supporters algériens d'avoir menacé leurs homologues égyptiens par des couteaux et des machettes. Aucune camera, parmi les dizaines qui étaient présentes au stade le jour du match, n'a pu montrer de telles images qui ne semblent être que le fruit de l'imagination féconde du cinéma égyptien. Dans leur lot de critiques, les Egyptiens, qui ont choisi de jouer à Khartoum, ont franchement avoué ne s'être pas attendus à voir un nombre aussi impressionnant de supporters algériens au stade soudanais d'Al Merreikh, grâce à une décision prise par le président Bouteflika de faciliter leur acheminement. Les autorités soudanaises ont également eu leur dose de critiques puisqu'il leur est reproché d'avoir supprimé le visa d'entrée dont le maintien n'aurait pas permis de remplir la moitié du stade en supporters algériens, comme cela a été le cas mercredi dernier. L'Egypte a convoqué l'ambassadeur d'Algérie au Caire à deux reprises et a rappelé son ambassadeur à Alger. Le président Moubarak convoque son Conseil de sécurité national et prononce un discours devant les membres du Parlement égyptien pour annoncer que son pays «ferait preuve de fermeté envers ceux» qui font du mal à ses ressortissants. Les déclarations des deux fils du président égyptien, Alaa et Gamal Moubarak, ont versé dans le même sens. De leur côté, et depuis le début de la crise, les autorités algériennes ne se sont exprimées qu'une fois par la voix du ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, qui a clairement laissé entendre, lors d'une réception organisée en l'honneur de tous ceux qui ont contribué à la réussite du déplacement à Khartoum de plus de 10.000 supporters, que les autorités égyptiennes avaient refusé toute coordination avec la partie algérienne, avant le match du 14 novembre au Caire. «Lorsqu'il y a coordination et de bonnes intentions entre les institutions de deux Etats, les choses se déroulent dans de bonnes conditions. C'est ce que nous avons vu à Khartoum où le peuple soudanais a été accueillant et généreux et où les autorités du pays avaient montré toute leur disponibilité pour la coordination et l'entraide avec les autorités algériennes afin que l'événement sportif se déroule dans de bonnes conditions. Contrairement à cela, lorsque l'équipe nationale s'est déplacée au Caire, nous avions proposé à nos homologues égyptiens de coordonner et de partager les efforts pour affronter toutes les éventualités avec un esprit de responsabilité. Malheureusement nos frères égyptiens n'ont pas été coopératifs avec nous», a déclaré Zerhouni dimanche dernier. Mais ce qui fait le plus mal aux Egyptiens c'est de n'avoir pas bonne presse au sein des médias étrangers. Le dernier article d'Associated Press (AP) publié le 22 novembre sur le Washington Post a eu l'effet d'une bombe. L'article qui situe d'abord l'origine de la crise dans l'attaque du bus des joueurs algériens, convient que les prétendues attaques dont auraient été victimes les supporters égyptiens à Khartoum «n'ont jamais été confirmées» et rappelle le chapelet d'insultes proférées par la presse égyptienne à l'encontre des Algériens ! |
|