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Grève de l'Education: Les syndicats en rangs dispersés

par Moufida R.

Des réunions marathons ont eu lieu depuis trois jours pour essayer de désamorcer la crise dans le secteur de l'Education.

Hier, c'était le branle-bas de combat dans tous les QG des syndicats. Le département de Benbouzid a vu un «ballet syndical» défiler et même Tayeb Louh, le ministre du Travail, de l'emploi et la sécurité sociale est venu à la rescousse de son collègue pour lui prêter main forte. Les syndicats que ce dernier a rencontrés lui ont réclamé l'intervention du président de la République et l'instauration d'une prime forfaitaire. Le Cnapest qui a tenu une conférence de presse, hier, au siège du Snte (syndicat national des travailleurs de l'éducation), a indiqué par la voix de son coordinateur national, Nouar Larbi, que «la grève se poursuivra jusqu'au 29 novembre date de la tenue de son conseil national». Il a affirmé que «plusieurs dossiers ont été inscrits à l'ordre du jour de la réunion avec Boubeker benbouzid à savoir le régime indemnitaire, le dossier de la médecine du travail, la gestion des oeuvres sociales ainsi que celui des enseignants contractuels». En enchaînant que «des commissions mixtes englobant le cnapest, l'unpef, des représentants du ministère des Finances ainsi que la fonction publique seront mises sur pied. Il est fort probable que la Fnte fasse partie de ces commissions». Selon l'orateur, »ces commissions sont tenues de rendre leurs rapports le 3 décembre prochain». Concernant le régime indemnitaire, le responsable syndical a déclaré que «la commission mixte chargée de faire aboutir ce dossier étudiera la mise en place du processus de la rétroactivité et du versement de toutes les primes et indemnités, y compris l'indemnité d'expérience pédagogique (IEP) et l'indemnité d'amélioration des performances pédagogiques (IAPP) sur la base du nouveau salaire qui est de l'ordre de 26 000 DA au lieu de 10 000 DA (ancien salaire)». Le groupe qui se penchera sur la médecine du travail doit plancher sur les modalités d'application des textes législatifs existants en fonction des besoins en termes de consultations, d'analyses médicales et de prise en charge des soins médicaux. Nouar Larbi a fait savoir que les contestataires ont obtenu «dans un accord écrit, l'abrogation de l'arrêté 94/158 relatif à la gestion des oeuvres sociales. Quant aux contractuels et la demande à ce qu'ils prennent part au concours de recrutement au mois de décembre prochain, le responsable syndical a expliqué que «le ministre leur a fait comprendre que c'est à la direction générale de la Fonction publique qu'incombe la responsabilité de délivrer une dérogation pour que ces enseignants puissent prétendre aux concours de PES (professeur d'enseignement secondaire)». Il est constaté que les syndicats évoluent en rangs dispersés. Les syndicats composant l'intersyndicale hormis le Cnapest ont décidé de maintenir la grève ouverte.

 Le Satef, le Cla, le Cnec et le Snapap, estimant que «les acquis sont insignifiants par rapport à leurs revendications initiales».

 Quant à l'Unpef, il a appelé à l'arrêt de la grève. Même son de cloche du côté du Syndicat autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (SNAPEST). Son SG Meriane a annoncé hier que «la reprise des cours est «imminente suite aux résultats satisfaisants obtenus à l'issue de la grève observée depuis le 8 novembre dernier». Il a affirmé, dans un point de presse, que «cette décision a été motivée par les garanties écrites du ministère de l'Education nationale qui feront l'objet d'un procès-verbal». Il s'agit, selon lui, «des revendications relatives au calcul des indemnités sur la base des nouveaux salaires, avec un effet rétroactif, et aux régimes indemnitaires, dont le principe d'application a été exprimé par le Premier ministre». Il a cependant estimé que «la reprise effective se fera après la réunion du bureau exécutif élargi à des membres du conseil national du syndicat.

 Le coordinateur du Snapest a souligné que «des échos favorables à la reprise des cours ont été enregistrés parmi les enseignants, relevant qu'il est difficile de décider de la reprise dès demain au regard de l'impossibilité d'organiser des assemblées générales dans l'ensemble des établissements en une seule journée».

 Il a toutefois estimé que la reprise des cours pourrait se faire dès jeudi prochain».

 Pour sa part, le ministère de l'Education nationale a appelé, hier, les enseignants à la reprise des cours dès le mercredi 25 novembre 2009 et à la mise en place, dès la semaine prochaine, d'un calendrier d'organisation des cours de rattrapage. Le ministère de l'Education nationale a souligné qu'il «veillera à ce que ces cours de rattrapage soient dispensés dans les meilleures conditions pédagogiques possibles», c'est-à-dire «sans précipitation ni surcharge».

 A cet effet, une commission pédagogique de suivi de ces mesures sera installée, dès la semaine prochaine, et sera présidée par le ministre de l'Education nationale, indique encore le communiqué.