Les services de sécurité viennent de mettre au jour, à Oran, une affaire
qui a éclaboussé une grande filiale de Sonatrach Aval, la Société de transport
d'hydrocarbures (STH), en l'occurrence. Huit cadres responsables, et non des
moindres, de cette société, dont le siège régional est situé à Es-Seddikia
(Oran ville), ont été arrêtés, hier et avant-hier, dans le cadre des
investigations déclenchées par les services de sécurité pour faire la lumière
sur une transaction suspecte, conclue à coups de devises fortes avec certains
fournisseurs, a-t-on appris de source judiciaire. Le dossier est actuellement
entre les mains du juge d'instruction près le tribunal d'Arzew, relevant de la
cour d'Oran. Les mis en cause devaient être auditionnés par le parquet et par
le magistrat instructeur dès hier. Plusieurs noms «importants» sont également
cités comme témoins dans l'affaire, d'après nos informations.
Les griefs retenus contre les mis
en cause sont la passation de marchés publics par le mode de gré à gré,
c'est-à-dire la conclusion de transactions en passant outre le code des marchés
publics, et ce dans l'intention de détourner des deniers publics à des fins
personnelles. En clair, il s'agit d'une surévaluation du coût d'un lot
d'équipements de sécurité industrielle acquis auprès de fournisseurs pour le
compte de la Société de transport d'hydrocarbures, notamment pour son unité de
Bethioua spécialisée dans la gestion des terminaux marins à hydrocarbures.
Parmi les personnes citées dans l'affaire, le directeur général de la STH, le
sous-directeur, le DRH, le directeur des finances, le chef de la sécurité
interne, ainsi que le directeur régional, le chef du département de
développement et celui des affaires juridiques. Selon les premiers éléments de
l'enquête, la facture du marché aurait été sciemment «gonflée», soit près de 2
millions d'euros, alors que le prix réel du matériel livré n'en représente qu'un
dixième.