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L'Arctic Sea déchargera sa cargaison aujourd'hui à Béjaïa

par Amine L.

«Le cargo Arctic Sea devrait accoster dans la soirée au port de Béjaïa. La cargaison qu'il transporte, 3.000 tonnes de lattes de bois, sera déchargée demain matin (aujourd'hui (NDLR)», a affirmé, hier, un responsable de la Capitainerie du port de Béjaïa au Quotidien d'Oran. Alors qu'il était censé arriver le 4 août dernier à Béjaïa, l'Artic Sea est arrivé le 14 novembre, peu avant 1 h du matin. A l'heure où nous mettons sous presse, le navire était toujours en rade au large des quais en attendant son entrée au port et son accostage. Le vraquier avait quitté le 11 novembre l'île de Malte dont il bat pavillon. Au port de Béjaïa, principal terminal d'Algérie pour le bois, la société consignataire de navires Seacom attend impatiemment ce bateau qui devra déposer la cargaison commandée par trois importateurs algériens. La cargaison de lattes de bois d'une valeur estimée à 1,2 million d'euros devrait être débarquée aujourd'hui dans la matinée. La Sarl CBTI, une Société à responsabilité limitée (Sarl) basée à Alger, l'Eurl Régate de Constantine et la SARL Sonebois de Tadjnanet avaient passé commande auprès du grand papetier nordique Stora Enso. « Une fois le vraquier Arctic Sea accosté au port de Béjaïa, il subira un contrôle rigoureux et drastique avant le débarquement de la cargaison, a déclaré une source des autorités maritimes algériennes. Un des importateurs avait affirmé « n'avoir rien perdu car, explique-t-il, selon les termes du contrat de la transaction commerciale, nous avons un délai de 60 jours à partir de la réception de la cargaison de bois pour payer notre facture.

 Nous avons souscrit une assurance tous risques auprès d'un assureur algérien». Le vraquier Arctic Sea avait été affrété, depuis le port finlandais de Pietarsaari, par l'armateur Solchart, Management Ltd, une société russe basée à Helsinki. Arraisonné par la marine russe à la mi-août après avoir disparu dans l'océan Atlantique pendant plusieurs semaines, le vraquier ne transporte aucune substance radioactive contrairement à ce qu'avait supposé certaines sources citées par les médias. Le bateau avait subi déjà, à Malte, des inspections drastiques. Détourné selon les autorités russes en juillet au large de la Suède, sur l'une des routes maritimes les plus fréquentées du monde, il avait été intercepté en août par la Marine russe, au large du Cap-Vert. Quinze marins se trouvaient à bord du bateau lorsqu'il a été détourné, provoquant un feuilleton d'ampleur internationale. L'acte de piraterie dans les eaux suédoises, thèse officielle des autorités russes, est contesté par des experts maritimes qui doutent que la lumière soit faite un jour sur la cargaison du vraquier. L'équipage avait affirmé que les ravisseurs, qui l'avaient attaqué dans les eaux suédoises, demandaient une rançon et menaçaient de faire exploser le cargo si l'on n'obéissait pas à leurs ordres. Les autorités russes n'ont toujours pas donné d'explications claires sur les raisons du détournement, mais elles ont démenti que le bateau transportait autre chose que sa cargaison officielle, du bois. Plusieurs médias ont laissé entendre qu'il contenait des missiles anti-aériens S-300 destinés à l'Iran. Cela dit, beaucoup de questions restent pour l'instant sans réponse et le mystère reste entier autour de ce bateau.