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Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale Tayeb Louh
a rencontré, hier, un des représentants de l'intersyndicale, en l'occurrence le
Cnapest, pour discuter de la situation de blocage dans laquelle se trouve le
secteur de l'Education nationale depuis plus de deux semaines.
Le chargé de l'information de l'organisation syndicale, Boudiba Messaoud que nous avons eu au téléphone, hier à l'issue de la réunion, nous a indiqué que «nous avons expliqué au ministre les tenants et aboutissants de la crise et l'incapacité du ministre de l'Education nationale à répondre à nos doléances. Nous lui avons demandé de se pencher sur les conditions socioprofessionnelles et leur prise en charge effective. Nous avons posé des préalables pour la reprise des cours. Nous avons également demandé de transmettre une correspondance au président de la République dans laquelle nous lui demandons d'intervenir et d'instaurer une prime forfaitaire conséquente pour que les enseignants aient un salaire décent». Aux appels du ministre de l'Education nationale Boubekeur Benbouzid lancés aux enseignants grévistes pour reprendre les cours, ces derniers répondent par la négative. Hier plusieurs rassemblements ont eu lieu à travers le pays devant les directions de l'Education de wilaya, selon les représentants syndicaux autonomes que nous avons contactés. Nous avons appris que 47 wilayas ont répondu à l'appel des syndicats autonomes, en l'occurrence le Cnapest, l'Unpef, le Satef et le Snapap, pour l'organisation de sit-in en signe de protestation. Un grand rassemblement devra être organisé le jour de la tripartite à Alger auquel participera le CLA. Ce rassemblement sera élargi à l'ensemble des travailleurs de la fonction publique, nous dit-on. La contestation va crescendo et il faut s'attendre à ce que le mouvement de protestation qui va boucler sa troisième semaine se radicalise. Les syndicats autonomes sont unanimes: «pas de reprise avant la satisfaction de leurs revendications». Pour le SG du Satef, Mohamed Salem Sadali, «les mensonges du ministre ne passent plus. Il a d'abord nié la grève à la première semaine, ensuite il a commencé à tergiverser voyant que nous étions déterminés, il nous a accordé quelques mesures qui sont en réalité des corrections des dispositions prises récemment. Nous allons entreprendre des actions encore plus radicales et mettre plus de pression. Nous ne pouvons plus reculer. Il y a toujours la colère et la déception». Pour ce qui est de la commission ad hoc que le ministre a décidé d'installer, le responsable syndical dira «nous avons travaillé pendant une année avec les services du ministère de l'Education sur le statut de la fonction publique pour qu'à la fin, il fait passer son texte. Il a fait fi de toutes nos recommandations. Nous savons désormais quel est le sort réservé à ce genre de commission». S'agissant de l'appel du président de la fédération des parents d'élèves à l'arrêt de la grève, notre interlocuteur affirmera que «le président de cette fédération n'a même pas d'enfants scolarisés. C'est un instrument entre les mains du ministre, il ne s'affiche que pour casser nos grèves». S'agissant des actions que compte mener l'intersyndicale dans les prochains jours, le SG du Satef a indiqué que «nous maintenons la pression. Nous nous sommes rencontrés et nous avons convenu d'organiser un sit-in devant le palais du gouvernement le jour de la tripartite». «Le gouvernement, a-t-il ajouté, nous a exclus de ses négociations et nous ne sommes pas considérés comme un partenaire social, or la revalorisation du Snmg de 2.000 DA ou 3.000DA est un non-sens. Ce que nous voulons, c'est l'abrogation de l'article 97 bis mais aussi qu'il y ait une véritable politique salariale». Et d'enchaîner: «L'essentiel de nos revendications n'a pas été satisfait. La révision du régime indemnitaire, la revalorisation des salaires, l'intégration des enseignants contractuels. Nous sommes prêts à négocier avec lui mais à condition que le calcul de la prime de rendement se fasse sur la base du nouveau salaire, celui d'après 2008 et non pas sur l'ancien en gardant le taux de 40%». Concernant le dossier des oeuvres sociales, notre interlocuteur estime qu'«il faut abroger l'arrêté 94/158 relatif à la gestion des oeuvres sociales». |
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