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«Il n'y a pas de raison pour continuer la grève», a martelé, hier, M.
Allam Abdellah, le directeur de l'Education de la wilaya de Constantine, lors
d'une conférence de presse tenue à l'issue d'un sit-in observé par les
enseignants grévistes devant le siège de sa direction. Versant dans le même
discours tenu par sa hiérarchie, M. Allam a rappelé que le ministère de
l'Education, en accord avec le gouvernement, a répondu favorablement aux trois
principales revendications introduites par les 5 syndicats autonomes du
secteur, en concrétisant sa position par un engagement écrit sur ce chapitre.
«Le principe est acquis quant au paiement des primes et indemnités sur la base du nouveau salaire, y compris l'indemnité d'expérience professionnelle (IEP) et l'indemnité d'amélioration des performances pédagogiques (IAPP), avec effet rétroactif à partir de janvier 2008, ne reste que le passage au règlement des sommes en question sur la fiche de paie des enseignants, qui ne doit attendre que la budgétisation sur la prochaine loi de finances de cette énorme masse d'argent générée par ces rappels», indique-t-il. Et pour ce qui est du 2ème point inscrit sur la plate-forme de revendications, celui relatif aux oeuvres sociales, M. Allam assure que la tutelle se rend à l'évidence à propos d'un profond changement du champ syndical du secteur de l'Education, qui n'est plus celui de l'année 1994, date à laquelle fut rendu l'arrêté qui a confié la gestion des oeuvres sociales à l'UGTA. «Le ministère est donc d'accord pour procéder dans les prochains jours à l'annulation de l'arrêté 158/94, il suffit de se mettre autour d'une table pour mettre en forme la nouvelle configuration qui doit prévaloir dans la gestion des oeuvres sociales», dira le conférencier. L'autre aspect de la revendication relevant de l'inscription de certaines affections sur le registre des maladies professionnelles a été accueilli plutôt favorablement, lui aussi. «Il existe réellement des maladies affectant le corps des enseignants qu'on doit inscrire sur le registre des maladies professionnelles, et l'on doit dans ce sens engager des discussions pour trouver des solutions adéquates, car pour le gouvernement l'option d'aller vers l'annulation du décret régissant ce domaine, avec la participation des ministères de la Santé et celui du Travail, est certaine», dira le conférencier. «La volonté d'un dialogue serein est clairement affichée par la tutelle, ajoute M. Allam, reste que les syndicalistes doivent pour leur part prendre leur responsabilité et appeler à la reprise des cours.» Il estime dans ce sillage que «c'est de l'inconscience que de laisser les élèves dans cette situation». Une situation psychologique «qui frôle la catastrophe chez les élèves des classes d'examens notamment», selon l'avis des parents concernés. Dans ce contexte, le directeur de l'Education n'a pas manqué de souligner que «le danger d'une implication des élèves dans ce conflit plane sérieusement sur les établissements scolaires, et il faut en conséquence prendre toutes les précautions pour qu'il n'y ait pas de dérapage». Face à cette position officielle, qui veut selon toute vraisemblance tenir à témoin l'opinion publique sur sa ferme intention de débloquer la situation en répondant favorablement aux doléances des enseignants, les syndicalistes demeurent encore imperturbables. La grève a été «reconduite» hier pour une troisième semaine, en attendant l'issue de la concertation engagée avec la tutelle, «visant surtout un calendrier précis pour l'application de tout accord». Notons que trois enseignants ont été interpellés, hier, aux environs de 10 heures par les services de sécurité de la sûreté de wilaya de Constantine lors du sit-in observé devant le siège de la direction de l'Education. Et ils ne seront relâchés que près de quatre heures plus tard, après un examen de situation. |
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