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En un mois Quatre nouveau-nés abandonnés, dont trois morts

par J. Boukraâ

L'abandon de son enfant n'est guère une décision facile à prendre dans le cas d'une mère célibataire. Mais dans la plupart des cas, elle s'impose à la mère, car le sujet est encore tabou dans notre société.

 De plus en plus d'enfants sont abandonnés dans la rue. Durant le mois en cours, quatre nouveau-nés, dont trois morts, ont été découverts abandonnés dans les rues d'Oran. le premier a été découvert dans une poubelle à Es-Seddikia, non loin du rond-point El-Morchid. Quelques jours après, un autre nourrisson de quelques jours, de sexe masculin, enveloppé dans un sachet en plastique, a été trouvé à Bir El-Djir. La semaine écoulée, un nouveau-né de sexe féminin a été trouvé à Aïn El-Turck et un autre à Oran.

 En effet, pas moins de 70 enfants abandonnés ont été accueillis au niveau de la pouponnière d'Oran durant les six premiers mois de l'année en cours. La Kafala a permis de placer une soixantaine d'entre eux dans des familles d'accueil. Régi par le diktat du silence, le phénomène des mères célibataires et des enfants nés sous X prend une ampleur considérable. Chaque année, entre 150 et 200 enfants illégitimes sont abandonnés dans les rues ou dans les différents services de maternité d'Oran. Ce chiffre peut être même dépassé, puisqu'en 2008, 274 enfants abandonnés ont été placés dans la pouponnière d'Oran, dont 170 ont été pris en charge dans le cadre de la Kafala et 41 ont été récupérés par leurs mères biologiques.

 Les mères qui abandonnent leur enfant ont trois mois pour revenir sur leur décision. Une foi le délai expiré, l'enfant sera systématiquement placé en milieu familial. Pour les spécialistes, qui estiment que le sujet des mères célibataires n'est pas nouveau au sein de notre société, son ampleur est due à la culture du silence qui régit les rapports sociaux, ainsi qu'à la défaillance de la communication au niveau de la cellule familiale. Le changement qui s'est opéré au niveau de la société, la libération des moeurs, la précocité des rapports sexuels, le manque criant d'éducation sexuelle, sont entre autres les facteurs qui favorisent la propagation de ce fait social.

 Si certaines femmes ont choisi d'abandonner leur enfant, d'autres ont eu recours à l'avortement. Le sociologue estime que les préjugés et la pression de la société sont les facteurs principaux à l'origine du recours à cette pratique illégale, sauf dans les dispositions prévues par la loi.