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Complexe des micro-entreprises «Chihani Bachir»: Les bénéficiaires sommés de payer six ans de loyers

par A. Zerzouri

La malédiction poursuit les bénéficiaires des 68 locaux commerciaux au sein du complexe des micro-entreprises «Chihani Bachir», au niveau de la commune d'El-Khroub, qui se trouvent maintenant, au bout de tous les déboires, face à une décision de justice rendue par le tribunal de première instance, dont le verdict les somme de payer les loyers sur une durée de près de 6 ans !

 «Sachant que ce loyer est évalué entre 3.000 et 4.000 dinars le mois pour chaque local, on peut déduire que le total durant toutes ces années s'apparente à une ruine certaine des concernés, et ceci va à l'encontre des orientations des autorités centrales, qui versent dans le sens d'un soutien efficace à ces jeunes chômeurs, bénéficiaires de locaux dans le cadre du dispositif d'aide en leur faveur, pour permettre la constitution d'une pépinière d'entreprises qu'on voulait «exemplaire», s'est lamenté le représentant des bénéficiaires, M. A. Ouchtati, lors d'une visite hier à notre rédaction. Celui-ci ajoute dans ce sillage que «cette opportunité devait être une planche de salut pour de nombreux chômeurs. Hélas, les choses ont évolué vers le pire, et la joie des bénéficiaires s'est transformée en un calvaire au quotidien».

 Ce dernier retracera les péripéties que les bénéficiaires ont dû affronter depuis l'attribution en 2003 de ces locaux de la discorde, dont la livraison a été faite en l'état brut de la bâtisse constituée d'un rez-de-chaussée, plus deux étages. « En sus de l'absence d'électricité, de gaz et d'eau, freinant au départ le démarrage de toute activité à l'endroit, il faut signaler que les locaux ont été livrés sans revêtement, sans carrelage, et parfois sans rideau, amenant les concernés à prendre en charge des travaux onéreux, poussant la majorité des bénéficiaires à déserter les lieux et forçant au chômage technique ceux qui ont choisi de rester durant près de trois ans au sein d'un complexe sans âme», signale-t-il.

 «Et jusqu'au jour d'aujourd'hui, la situation n'a pas évolué vers un horizon meilleur, car l'absence d'hygiène et de normes de sécurité porte un sérieux coup à l'essor des activités commerciales», dira-t-il encore. Pour les jeunes occupants des lieux, «leur ressentiment est amer», étant persuadés qu'à travers cette attitude, «l'APC d'El-Khroub se dérobe à ses principales missions, oubliant sa vocation essentielle, comme par exemple l'ouverture d'un accès au complexe en rendant praticable la route, alors qu'on ne lésine point sur les moyens pour ester en justice des jeunes en cessation de paiement par défaut d'une activité réellement fructueuse».

 Contacté par nos soins, le maire d'El-Khroub, M. Nacer Hemaïzia, fraîchement installé à la tête de la municipalité, nous rappelle que «ses services ont tout essayé pour régler à l'amiable ce différend, allant jusqu'à proposer aux locataires un échéancier de versement par facilité des loyers en retard, dont la durée diffère d'un locataire à un autre. Mais aucune bonne disposition n'a été affichée par ces derniers, nous contraignant à recourir au tribunal pour recouvrer nos droits». Le maire ne manquera pas d'assurer que «le projet de réalisation d'une route menant vers le complexe des micro-entreprises est inscrit au programme 2010». Et de souligner que «plusieurs locaux au sein de ce complexe se trouvent à l'abandon depuis des années, et qu'il est utile de les récupérer afin d'en faire bénéficier des jeunes chômeurs qui veulent travailler».