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Deuxième jour de grève dans les universités: Forte mobilisation, selon le CNES

par Amine L.

Les cours ont été fortement perturbés, hier, dans les campus par la grève massivement suivie, déclenchée par le CNES qui réclame l'application par la tutelle des annonces faites par le chef de l'Etat portant sur la réhabilitation du rôle de l'enseignant du supérieur et la valorisation de son salaire.

Le mouvement, qui est projeté sur deux semaines, a été largement suivi dans plusieurs universités du pays, selon Abdelmalik Rahmani, coordinateur national du CNES qui relate « une mobilisation record à Batna, Sétif, Tizi Ouzou, Oum El-Bouaghi, Djelfa, Laghouat, Alger, Bordj Bou Arréridj et Biskra ». A M'sila, M. Rahmani dénonce «les agissements du recteur de l'université qui a ordonné hier l'arrachage des affiches du CNES ». Aussi, M. Rahmani dénonce les tentatives de certains éléments de briser le mouvement à l'USTO et à l'ENSET d'Oran. Des éléments qui ont qualifié cette grève d'illégale ». « Pour qui se prennent-ils ? Ils ne représentent ni le ministère de la Justice ni celui de l'Intérieur pour affirmer que notre grève est illégale », peste M. Rahmani.

 Cela dit, ces tentatives n'ont pas empêché le mouvement d'être très largement suivi, selon notre interlocuteur. La grève vise à enrayer le déclin des universités algériennes, selon le coordinateur du CNES, qui estime que «la tutelle se doit d'appliquer les engagements du président de la République». Tout en maintenant l'appel à la grève, le CNES affirme prendre acte du discours du président de la République lors de l'ouverture de l'année universitaire à Sétif. Le discours de Bouteflika a été bien accueilli par la direction du CNES que dirige M. Rahmani. Les annonces faites par le chef de l'Etat promettent de réhabiliter l'enseignant chercheur, valoriser les salaires des enseignants chercheurs au même titre que leurs pairs dans le monde. Par ailleurs, M. Rahmani se dit «réjoui» de la décision du gouvernement de consacrer le principe de rétroactivité des décrets exécutifs portant régime indemnitaire des différents corps de fonctionnaires à partir du 1er janvier 2008. Le CNES garde toutefois un oeil vigilant et dit «attendre la promulgation de ces décrets exécutifs portant régime indemnitaire afin de se prononcer sur le contenu».

 Ahmed Ouyahia a en effet cédé devant la pression des syndicats autonomes qui ont paralysé durant une dizaine de jours la majorité des établissements scolaires des trois paliers, primaire, moyen et secondaire, en procédant à l'amendement de l'instruction n°3 du 30 septembre 2009 relative aux modalités de révision des régimes indemnitaires des fonctionnaires et agents contractuels. Le gouvernement annonce que les décrets exécutifs portant régime indemnitaire des différents corps de fonctionnaires auront un effet rétroactif pécuniaire à partir du 1er janvier 2008, et ce quelle que soit la date de leur adoption et de leur promulgation au Journal officiel. Le CNES maintient ainsi son débrayage et organise des assemblées générales afin d'« évaluer et se prononcer sur la situation au lendemain du discours du Président». Le conseil national, prévu les 17 et 18 novembre afin «d'étudier les suites à donner à notre mouvement de protestation », a été reporté. Après les assemblées générales, le CNES fera connaître dans quelques jours les suites qu'il entend donner à ce mouvement.