En raison de leur abondance et d'une récolte importante, les prix des
légumes de saison tels les fenouils, les choux verts et les choux fleurs sont
très abordables relativement au tout début de la récolte où ces légumes tant
prisés par les ménagères étaient hors de portée. Hier, le kilo de choux fleurs
était cédé entre 20 et 30 DA, contre 70 DA il y a une vingtaine de jours. Idem
pour les fenouils et les choux verts qui sont vendus au même prix. En revanche,
l'oignon se fait encore désirer avec un prix variant entre 50 et 60 DA de même
que la tomate qui oscille entre 30 à 50 DA. Mais, c'est encore la pomme de
terre, le légume de base de la majorité des consommateurs et dont le prix du
kilo reste rivé entre 50 et 60 DA, et ce en raison de la faible offre aidée en
cela par la persistance des pratiques spéculatives de la part de certains
barons du froid qui alimentent le marché en petites quantités durant les basses
saisons, une aubaine pour eux de faire le maximum de profits alors que le prix
d'achat lors de la récolte est descendu jusqu'à 15 DA le kilo. Mais dans les
milieux des mandataires, on explique cette accalmie comme un oeil de cyclone,
étant donné que des hausses substantielles ne sont pas à écarter avec notamment
l'approche de l'Aïd El-Adha en raison, d'un côté, de la forte demande qui sera
exprimée et, de l'autre, par la faiblesse de l'approvisionnement du marché.
Selon eux, « c'est encore une fois le prix du féculent, à savoir la pomme de terre,
qui risque de flamber entraînant avec lui les autres légumes notamment les
navets, les carottes et la salade verte ». Cette appréhension des
professionnels relève de leur observation du marché à l'occasion de
circonstances particulières et qui leur font dire que pour le cas de la wilaya
d'Oran, la désorganisation du marché est due essentiellement à l'absence
d'instruments de contrôle comme cela est criard au niveau des Halles centrales
où, contrairement au passé, le tableau suspendu à l'entrée et devant afficher
la mercuriale ne sert désormais que pour le décor. Même le transfert de
l'activité vers le nouveau marché de gros d'El-Kerma et dont la date demeure
une inconnue alors que les travaux sont pratiquement achevés, quoi que des
assurances avaient été données pour un transfert devant avoir lieu avant la fin
de l'année.
Mais, qu'à cela ne tienne, car
pour la ménagère cette question demeure sans importance du fait que pour elle
l'essentiel est de faire son couffin et à moindre coût, surtout en cette période
qui augure des grandes dépenses de l'Aïd. Concernant les fruits, le kilo de
clémentine est vendu au détail jusqu'à 120 DA le kilo, soit le prix de la
banane. Au prix de gros, cet agrume est cédé entre 80 et 100 DA selon
l'agréage. Les quelques agriculteurs en provenance surtout de Misserghine
affirment que la récolte diminue d'année en année en raison du rétrécissement
des terres de plus en plus urbanisées et du manque de main d'oeuvre agricole
suite au départ des connaisseurs.