Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

VICTOIRE SYNDICALE A La Mi-Temps

par K. Selim

Y A-T-IL UNE RELATION DE CAUSE A EFFET ENTRE LA GRANDE FEBRILITE DE LA RUE ALGERIENNE, QUI OSCILLE ENTRE CLIMAT FESTIF ET... VINDICATIF, ET LA DECISION DU GOUVERNEMENT DE CEDER DEVANT LES EXIGENCES DES SYNDICATS AUTONOMES AU SUJET DE LA RETROACTIVITE DU REGIME INDEMNITAIRE AU 1ER JANVIER 2008 ?

 IL NE FAUT PAS S'ATTENDRE A CE QUE LE GOUVERNEMENT EN FASSE L'AVEU MAIS BEAUCOUP NE VOIENT PAS D'AUTRE EXPLICATION A CE CHANGEMENT BRUSQUE DE LA PART DES AUTORITES. LES SYNDICATS AUTONOMES, DONT LA COMBATIVITE ET LA DETERMINATION ETAIENT PALPABLES DEPUIS LE DEBUT DU MOUVEMENT, ENREGISTRENT UNE PRECIEUSE VICTOIRE. LA STRATEGIE DU POURRISSEMENT, QUI AVAIT ETE UTILISEE DANS LE PASSE ET QUI AVAIT AMENE A L'USURE ET A L'EFFRITEMENT DES MOUVEMENTS DE GREVE, ETAIT, DANS LE CONTEXTE ACTUEL, TROP RISQUEE.

 SANS ETRE DANS LE SECRET DE CE QUI SE PASSE DANS LA TETE DES AUTORITES, ON PEUT PENSER QU'ILS ONT ESTIME QU'UNE PROLONGATION DU CONFLIT SIGNIFIAIT AUTOMATIQUEMENT PLUS DE JEUNES DANS UNE RUE QUI DEVIENT, D'HEURE EN HEURE, TRES PROBLEMATIQUE. ON IMAGINE BIEN LES APPREHENSIONS DES AUTORITES FACE A DES JEUNES, TENDUS VERS KHARTOUM, QUI NE SEMBLENT ABSOLUMENT PAS ENVISAGER L'HYPOTHESE D'UNE DEFAITE. LAISSER DANS CES CONDITIONS PERDURER UN CONFLIT QUI CONCERNE DES MILLIONS DE JEUNES RELEVERAIT DE L'AVENTURE.

 LE MOUVEMENT DE GREVE A DONC LARGEMENT PROFITE D'UN CONTEXTE TRES PARTICULIER. LE GOUVERNEMENT N'ADMETTRA SANS DOUTE PAS QUE L'ON ETABLISSE DE LIEN ENTRE SA DECISION DE CEDER AUX SYNDICATS AUTONOMES - ELLE EST SANS PRECEDENT - ET L'ETAT DE FEBRILITE GENERALE QUI REGNE EN ALGERIE DEPUIS CES DERNIERS JOURS. CELA N'A PAS D'IMPORTANCE, LES HISTORIENS SE CHARGERONT PEUT-ETRE DE LE CONFIRMER QUAND ILS EVOQUERONT CES JOURNEES SI «SPECIFIQUES».

 IL FAUT NEANMOINS SE FELICITER, AU-DELA DES CRAINTES IMMEDIATES, QUE LES AUTORITES DECIDENT DE REVENIR SUR LEUR DECISION DE PRIVER LES FONCTIONNAIRES DU «RAPPEL». LA DECISION ETAIT INJUSTE. LES SYNDICATS ET LES ENSEIGNANTS QUI LES ONT SUIVIS MASSIVEMENT DANS LE MOUVEMENT DE GREVE NE POUVAIENT ETRE TENUS POUR RESPONSABLES DANS LE RETARD MIS DANS L'APPLICATION DU REGIME INDEMNITAIRE. C'EST LEUR FAIRE PAYER, INJUSTEMENT, UNE LENTEUR DE L'ADMINISTRATION.

 LES SYNDICATS AUTONOMES, DONT L'EXISTENCE MEME EST SOUVENT CONTESTEE PAR L'ADMINISTRATION, PEUVENT SE FELICITER QUE GRACE A LEUR DETERMINATION, LE GOUVERNEMENT LES INVITE A «REPRENDRE LE DIALOGUE AVEC LEUR ADMINISTRATION DE TUTELLE, Y COMPRIS POUR DISCUTER DE LEURS REGIMES INDEMNITAIRES ». IL Y AVAIT DANS LE COMMUNIQUE DU GOUVERNEMENT UN REPROCHE AUX SYNDICATS D'AVOIR ENGAGE LE BRAS DE FER MALGRE «LA DISPONIBILITE DE L'ADMINISTRATION DE CE SECTEUR AU DIALOGUE AUTOUR DES PREOCCUPATIONS DE SES PERSONNELS ».

 EN REALITE, CE DIALOGUE AVEC «L'ADMINISTRATION DU SECTEUR» NE POUVAIT QUE TOURNER A VIDE. C'EST EN EFFET AU NIVEAU DU PREMIER MINISTERE QUE LES DECISIONS POUVAIENT SE PRENDRE, CAR C'EST A CE NIVEAU QU'ON A DECIDE QUE LA RETROACTIVITE NE JOUERA PAS. EN CEDANT SUR CETTE QUESTION, LE GOUVERNEMENT DONNE AINSI UNE POSSIBILITE A «L'ADMINISTRATION DU SECTEUR» D'ENGAGER UN VRAI DIALOGUE AUTOUR DE PROBLEMES QUI NE SE LIMITENT PAS A LA SIMPLE REVENDICATION DU «RAPPEL».