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Les bus de transport public sont devenus, ces derniers temps, des lieux
d'insécurité si l'on se fie aux différents témoignages que rapportent les
usagers des différentes lignes de transport urbain. La ligne «B», assurant la
desserte sur le tronçon Es-Seddikia - Les Amandiers, occupe la palme des lignes
des plus improbables, et les femmes surtout en font les frais. Un receveur
approché dira toute son amertume de ces jeunes désoeuvrés qui montent en groupe
pour écumer au grand jour les passagers de leurs portables ou de leur argent.
Pour la méthode, explique-t-il, ces voleurs à la tire créant la grande cohue en
simulant une bagarre, volent à l'arrachée pour ensuite descendre au prochain
arrêt. Cette situation a amené de nombreuses femmes, souvent choquées
psychologiquement par ces agressions, à délaisser le bus au profit du taxi
individuel. Et ce receveur d'avouer son incapacité à devoir faire face au
déchaînement bruyant des assaillants par peur des représailles. La ligne « U »,
reliant le centre-ville et Es-Sénia, là aussi, même méthode, les étudiantes en
majorité sont agressées par des jeunes voleurs qui ne semblent reculer devant
rien pour voler et des fois bousculer ou menacer avec des armes blanches ceux
qui s'avisent à s'interposer. Le vol à la tire est une pratique qui a toujours
existé dans les endroits où il y a foule comme dans les marchés et dans les
bus, notamment compte tenu de la proximité des gens dans un lieu étroit. Avant,
le voleur opérait en solo, usant de la dextérité de ses seuls doigts mais sans
jamais user de la force. Par contre, actuellement, ces jeunes opèrent en
groupe, pour se donner mutuellement du courage, en fin de journée et même dès
la nuit tombante à visage découvert. Ils choisissent le tronçon, pour la ligne
« B », entre la station du manège pour redescendre à hauteur du quartier de
Victor Hugo. Il y a une foule de petites histoires où il est relaté comment un
tel ou une telle a été délesté de son portefeuille ou de son portable devant
des passagers médusés. A M'dina Jdida également, il est souvent raconté que des
femmes se trouvant à cet endroit pour des achats découvrent en pleurs la
disparition de leur argent. Difficile de quadriller tous ces bus de transport
urbain, reste qu'au niveau des lignes où il n y a pas la grande cohue, les
voleurs sont peu présents. Le désoeuvrement, les psychotropes et la recherche
permanente de l'exploit constitue pour ces jeunes un mode de vie aux
conséquences désastreuses.