
A moins de 15 jours de l'Aïd El-Adha et en dépit de la désignation de 66
points de vente de cheptel au niveau de la wilaya d'Oran, et comme à
l'accoutumée, des maquignons, piétinant toute règle hygiénique et citadine, ont
élu domicile dans le tissu urbain et ce, au su et au vu de tous et même des services
concernés. Leur but est de se rapprocher encore plus du citoyen, mais en
imposant des prix souvent peu négociables. A cela s'ajoute la difficulté des
services vétérinaires de contrôler le cheptel comme cela doit se faire au
niveau des points de vente officiels installés notamment aux abords de la
ville. Cependant, les riverains outrés par cette situation récurrente pointent
du doigt certains propriétaires qui louent leurs garages ou leur jardin à ces
revendeurs qui ne se manifestent qu'avant cette fête religieuse. Or, selon les
services du commerce et les services vétérinaires de la direction de
l'Agriculture, toute vente de cheptel en dehors des espaces fixés où aux
abattoirs est strictement interdite. Cette directive reprise chaque année reste
inappliquée en raison de la faiblesse des moyens et le nombre de «zribate»
(étables) augmente au fur et à mesure que le jour J approche. Dans chaque
quartier, on retrouve une zriba comme celle de Boulanger ou Cité Petit où on
propose des moutons à divers prix. Là, les ventes sont rares et les gens qui
viennent c'est surtout pour tâter la température du marché ovin, sachant que le
prix du kilo de viande ovine atteint des niveaux jamais égalés. Certains,
notamment les fonctionnaires aisés, ne lésinent pas sur les moyens en payant
cache la bête avec prise en charge par le vendeur jusqu'à la veille de l'Aïd et
même parfois jusqu'à la matinée du jour de l'Aïd. Aux alentours de la ville et
notamment dans les petites localités telles El-Braya, les maquignons sont déjà à
pied d'oeuvre et notamment ceux qui ont une clientèle fidèle. C'est le cas d'un
éleveur basé à Méchéria et qui chaque année loue une étable à cet effet. Ce
dernier nous confie que son troupeau est vacciné et nous montre le certificat
de vaccination. Pour les prix, il confie que par rapport à l'année dernière, il
faut compter une hausse de pas moins de 3.500 dinars par tête. Il explique
cette augmentation par le fait que les éleveurs voyant leur niveau de vie
empirer réagissent en réajustant le prix de leurs bêtes pour faire face à la
multitude de dépenses qui les attendent le long de l'année, sachant qu'hormis
ce rite que les citoyens en bons musulmans ne veulent aucunement priver leur
famille du plaisir que procure cette fête, la consommation de la viande ovine
commence à sortir des habitudes alimentaires des familles algériennes. Pour
lui, il ne risque pas de chômer car ses clients lui restent fidèles et lui
n'ira pas à exagérer en pratiquant des prix plus ou moins «abordables».