Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Les dentistes se plaignent des prix et des imposteurs

par A. Mallem

Selon le Dr Rouabah Youcef, membre du conseil national, rencontré hier lors des premières journées internationales Cirta sur la chirurgie dentaire, «les chirurgiens-dentistes de la région de Constantine souffrent énormément de l'approvisionnement en consommables, non à cause d'un manque de matière mais surtout à cause des prix prohibitifs pratiqués par les distributeurs privés. Nous souffrons également du phénomène de la pratique illicite de la profession, ajoute ce praticien qui exerce dans la ville de Aïn M'lila. Il indique à ce sujet que «dans la seule wilaya de Constantine, ils ont dénombré une cinquantaine de chirurgiens-dentistes qui exercent dans l'illégalité la plus totale. Nous avons saisi les autorités locales et médicales et nous attendons que celles-ci sévissent contre ce phénomène». Selon le Dr Rouabah, il y a à peu près 1OO chirurgiens-dentistes qui sont inscrits au tableau de l'ordre dans les quatre wilayas de la région, en l'occurrence Oum El-Bouaghi, Mila, Jijel et Constantine, et que, jusqu'à présent, le conseil de l'ordre n'a eu à traiter que de quatre affaires d'ordre disciplinaire impliquant des chirurgiens-dentistes pour des erreurs médicales et de non-respect du code de la déontologie.

 Le Dr Bouchemal Brahim, président de la section ordinale des chirurgiens-dentistes (SORCD) de la région de Constantine, est l'organisateur des journées qui se tiennent les 13 et 14 novembre à l'université Emir Abdelkader des sciences islamiques de Constantine, sous le thème «Elargir nos compétences». Elles sont consacrées à la formation continue et touchent, cette fois-ci, les omnipraticiens en ramenant des spécialistes en médecine, en cardiologie et en gynéco-obstétrique, «parce qu'il y a trop de polémique sur les soins chez les cardiopathies ou chez la femme enceinte, par exemple, dira-t-il. Aussi, nous allons essayer de sortir avec un consensus, d'informer et de former les praticiens, surtout les jeunes, pour les amener à se recycler.

 Cette rencontre, qui réunit quelque 2OO praticiens venus des quatre wilayas de la région, mais aussi de nombreux invités, est animée par des conférences données uniquement par des invités étrangers, deux français et un italien. Un ressortissant algérien établi à l'étranger (Maroc), le Dr Lakehal Farid, installé à Casablanca, invité à donner son avis sur la chirurgie dentaire en Algérie, dira que cette discipline, dans les années 8O à 85, occupait la première place au Maghreb puisque les Marocains, les Tunisiens et même les Syriens et les Libanais préféraient l'Algérie pour faire leurs études en chirurgie dentaire. Malheureusement, suite aux événements dramatiques qu'a vécus le pays, le niveau de cette discipline a considérablement diminué au point d'occuper la dernière place parmi les pays cités. Il faut se ressaisir car nous avons les potentialités nécessaires pour regagner le rang qui était le nôtre», a recommandé le Dr Lakehal.