Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Le deuxième forum s'ouvre aujourd'hui à Alger: L'alternative de la finance islamique

par Djamel Belaïfa

C'est, aujourd'hui, que s'ouvre à Alger le deuxième forum sur la finance islamique en Algérie, pour débattre, particulièrement, des perspectives du développement de cette finance alternative.

 Les participant au forum devraient se pencher sur les modalités de financement de l'économie et de l'investissement conformément aux préceptes de la loi islamique (chariâa), les perspectives de développement de cette finance en Algérie ainsi qu'une présentation des modalités de financement islamique adoptées dans certains pays occidentaux à l'instar de la Grande-Bretagne. Plusieurs experts et consultants nationaux et étrangers ainsi que des représentants de banques islamiques opérant en Algérie sont attendus à ce colloque. La tenue de ce forum a été précédée par une conférence débat la semaine dernière, au siège d'El Moudjahid, animée conjointement par M. Zoubeir Benterdaya, directeur associé du groupe financier Islam Invest, et M. Hideur Nacer, directeur central à la banque El Baraka, coorganisateurs de ce forum.

 Les deux responsables ont abordé la crise financière mondiale et les opportunités offertes à la finance islamique pour la conquête de parts de marchés. Abordant la situation de la finance islamique en Algérie, le directeur central de la banque El Baraka, M. Nacer Hider, a affirmé «qu'il existe en Algérie un marché qui tente de résoudre la problématique de l'intérêt et d'offrir des produits financiers alternatifs à une large couche de la population». Ce marché, qui s'est développé dans le pays depuis 18 ans d'existence avec l'arrivée de plusieurs banques et une compagnie d'assurance islamiques, demeure, cependant, en phase de démarrage et représente seulement 1% du système financier national», a reconnu M. Hider. Trois banques (El Baraka, Essalem et AGB) ainsi qu'une compagnie d'assurance (Salama) opèrent actuellement en Algérie selon les préceptes de la chariâa, a-t-il rappelé. A propos des effets de la crise économique mondiale sur la finance islamique, M. Ben Terdeyet a expliqué que ce système financier a subi les effets de cette turbulence en 2009 en raison de «l'effondrement du marché immobilier dans lequel un grand nombre de banques islamiques ont investi». Les mêmes intervenants ont en outre rappelé l'intérêt accordé par les pays européens pour ce type de bancarisation et n'hésitent pas à aménager leurs législations et leurs règlements pour attirer des banques islamiques. S'agissant de la présence sur le marché algérien de la finance islamique, les mêmes responsables ont assuré qu'il y a, en Algérie, un gros potentiel qui reste à exploiter pour les sociétés et entreprises algériennes exploitant ce mode de financement. Ils ont affirmé que «la banque islamique peut prendre un grand essor. Elle n'a pas atteint encore une audience importante, mais le potentiel reste énorme. Il est plus grand que ce qui a déjà été réalisé».

 M. Hideur Nacer a signalé à ce titre qu'il y a beaucoup de demandes sur le plan réglementaire et législatif, rappelant que la finance islamique est une composante normale dans le système. «Nous travaillons, a-t-il indiqué, avec l'ABEF, l'association des banques et établissements financiers, avec le ministère des Finances, et les autorités monétaires. Enfin, M. Benterdeya a signalé que, lors de ce colloque, il sera fait appel à des Occidentaux qui viendront faire part de leur expérience en matière d'intégration de la finance islamique dans le cadre de leur système.