Les investissements en Algérie ont augmenté de 40 % durant les 9 premiers mois de l'année, annonce
l'Agence nationale de développement de l'investissement selon laquelle plus de
15.715 projets ont été déclarés durant cette période. Des chiffres qui dénotent
un certain dynamisme des potentiels investisseurs dans plusieurs créneaux, avec
un volume global d'une valeur de 702 milliards de dinars devant favoriser la
création de 125.500 emplois, directs ou indirects. Ces chiffres, communiqués
par l'ANDI, sont vraiment optimistes, et montrent, du moins sur le plan des
projets, un dynamisme des opérateurs et futurs entrepreneurs. Mieux, durant le
3ème trimestre 2009, période de l'entrée en vigueur des dispositions jugées par
certains contraignantes de la Loi de finances complémentaire (LFC) 2009, l'Andi
a enregistré 3.912 projets pour un volume d'investissement de 222,3 milliards
de DA et une prévision de création de plus de 31.000 nouveaux emplois.
Optimistes, les chiffres de l'ANDI doivent cependant être relativisés, car il y
a plusieurs étapes entre la présentation d'un projet d'investissement et sa
finalisation définitive. Par contre, l'ANDI ne donne pas le nombre de projets
qui ne sont pas allés à leur terme durant cette période. D'autre part,
plusieurs projets importants émanant d'investisseurs algériens et en
partenariat avec des étrangers sont en cours de négociation à travers les
différents organes nationaux en charge de l'investissement, selon l'ANDI. Par
contre, le nombre de projets enregistrés au 3ème trimestre, qui représente 25 %
des déclarations d'investissement durant les neuf premiers mois de 2009, a
toutefois connu une baisse par rapport au deuxième trimestre de la même année.
Par secteur d'activité, le transport de marchandises a occupé, au 3ème
trimestre, la première place avec 2.551 projets, représentant 65 % des projets
déclarés avec un volume de 111 milliards de DA et 11.183 emplois. Ces projets
portent particulièrement sur la création de flotte de camions et de bus pour le
transport de voyageurs, des créneaux qui offrent l'avantage d'avoir un rapide
retour sur investissement, et des gains substantiels. Par type de projets, les
créations nouvelles d'entreprises ont représenté 76% des projets déclarés, au
3ème trimestre, avec 2.972 projets d'un montant de 106 milliards de DA, alors
que les extensions des capacités de production des entreprises existantes
représentent 24 % des projets enregistrés avec 937 projets et une valeur également
de 106 milliards de DA. Mais, le grand souci reste la faiblesse des
investissements directs étrangers (IDE), qui ont drastiquement chuté ces
dernières années, à l'exception du secteur pétrolier. La mesure du chef du
gouvernement du 22 décembre dernier, obligeant les groupes étrangers à
s'associer avec des entreprises algériennes pour investir en Algérie, a été
diversement appréciée, sinon critiquée par des entrepreneurs européens. Cette
mesure leur interdit de posséder plus de 49 % dans leurs projets algériens et
instaure l'obligation de soumettre tous les dossiers d'investissements
étrangers au Conseil national de l'investissement (CNI) au lieu de l'Andi
(Agence nationale de développement des investissements). L'instruction oblige,
par ailleurs, les investisseurs étrangers à recourir uniquement au financement
local.
Le président de la Chambre
algéro-allemande de commerce et d'industrie, Andreas Hergenröther, cite ainsi
l'exemple de la société Weissker GmbH, spécialisée dans la production de verre,
qui prévoyait d'implanter une usine de fabrication de microbilles à Mostaganem,
mais qui, finalement, risque d'annuler le projet car elle ne voudrait pas
partager le capital de sa filiale algérienne. De son côté, le président de la
Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie (CFCIA), Michel de
Caffarelli, s'était interrogé sur «qui va entrer dans le capital des
entreprises étrangères et à quel prix ?». Pour autant, ce n'est pas l'avis de
Mme Edith Cresson, l'ancien Premier ministre français et ancienne commissaire
européenne, selon laquelle le climat des affaires économiques en Algérie est
«très positif», soulignant qu'il est «très réconfortant et allant dans le bon
sens». Comparativement aux pays voisins, l'Algérie attire très peu d'IDE, et
leur volume serait de moins de 1 milliard de dollars par an, à l'exception des
contrats et accords de partenariat dans le secteur pétrolier. Et, pour ramener
les IDE et les canaliser vers le marché algérien, la diaspora algérienne s'est
mobilisée, notamment à travers le réseau REAGE (réseau des Algériens diplômés
des grandes écoles), pour attirer, sinon faire revenir les grands opérateurs et
groupes industriels en Algérie.