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Grévistes / Ministère: Le ton monte

par A. Zerzouri

Au deuxième jour du débrayage déclenché par les enseignants, une hausse du taux de suivi, dépassant les 82 % au sein des lycées, est enregistrée selon le coordinateur du CNAPEST

à Constantine, M. Boucetta.

Le taux va au-delà de 85 % dans les CEM et écoles du primaire, affirme pour sa part le président du Bureau local de l'UNPEF, M. Larbaoui.

 Ces derniers estiment que ce sont là des signes qui augurent d'une mobilisation générale jamais vécue auparavant autour des revendications des travailleurs du secteur de l'Education, dont les points essentiels portent sur la question salariale, le statut particulier, le régime indemnitaire et notamment son application avec effet rétroactif à partir du mois de janvier 2008, ainsi que l'intégration des enseignants contractuels. Quant à l'autre aspect du développement sur la scène, il a trait à cette directive émanant de la tutelle, relative à la ponction des journées de grèves du salaire des enseignants participant au mouvement de contestation, qui n'a pas tardé à atterrir sur les bureaux des directeurs de l'Education qui, à leur tour, l'ont répercuté aux directeurs d'établissements scolaires, pour le recensement du personnel enseignant concerné. Outré au plus haut degré par cette décision «menaçante», le coordinateur du CNAPEST à Constantine affirme que «cela n'influera en rien sur la volonté des enseignants, et n'atténuera point de la fermeté de la position adoptée face à l'indifférence et au mépris manifestés par les pouvoirs publics vis-à-vis de leurs préoccupations légitimes et fondées». «Nous n'avons pas créé cette grève, c'est plutôt l'absence d'interlocuteur apte à répondre à nos doléances qui a poussé à cette situation conflictuelle», dira M. Boucetta, qui dénonce le deux poids deux mesures dans le dialogue entre partenaires sociaux. «A travers d'autres horizons professionnels, tout se négocie, tout est négociable, alors qu'au niveau du secteur de l'Education, nos interlocuteurs sont toujours dépassés par la question ! », s'étonne-t-il. Revenant sur la ponction des journées de grève, le coordinateur local du CNAPEST prévient que « si la tutelle passe à l'application de la retenue sur salaire des journées de grève, nous allons de notre côté faire des ponctions dans les programmes». En d'autres termes, les enseignants ne termineront pas le programme des cours au bout de l'année scolaire. Un renchérissement qui promet de beaux jours au conflit, avec la menace d'une grève illimitée, qui fait planer le spectre de l'année blanche.