Une peine de 15 ans de réclusion criminelle a été prononcée hier, par le
tribunal criminel d'Oran, contre les auteurs présumés de l'assassinat, fin
2007, du réceptionniste d'un hôtel, sis Boulevard Emir Abdelkader, au
centre-ville d'Oran. Un troisième accusé, une femme, a écopé quant à elle d'un
an de prison pour le délit de «non-dénonciation de crime». Mobile du crime : le
vol (une somme de 21.000 DA). Deux ans presque après les faits, la justice a
ouvert donc ce dossier. L.N et S.S comparaissaient à la barre pour «homicide
volontaire avec préméditation et guet-apens et vol». Retour succinct sur cette
nuit du drame, le 11 décembre 2007. Comme d'habitude, l'assidue femme de ménage
de l'hôtel vint de bonne heure pour faire le nettoyage. D'entrée, elle remarque
que l'hôte de la maison n'était pas en place. Détail qui l'intrigua, puisque le
réceptionniste n'avait pas l'habitude d'abandonner son poste ne serait-ce que
pour un petit moment, encore moins de s'absenter. Autre fait anormal : le
bureau d'accueil était en désordre et le tiroir de la caisse était ouvert. La
femme de ménage jeta un coup d'oeil derrière le comptoir et aperçut le corps,
inanimé, du réceptionniste, pieds et poings liés, la bouche bâillonnée au moyen
d'une bande adhésive. La police arriva sur les lieux et, d'emblée, scella la
scène du crime, en attendant l'arrivée des experts du laboratoire régional de
la police scientifique. Rapport d'autopsie : la victime est décédée par
strangulation. D'autres éléments importants : la porte de la chambre 22 était
grande ouverte, ses effets mobiliers et sa literie étaient dans un désordre
indescriptible. Une piste s'éclaircit pour les enquêteurs. Qui occupaient la
chambre 22 ? Aucun nom porté sur le registre. En revanche, il y avait une pièce
d'identité dans le tiroir du bureau du réceptionniste, la clé de l'affaire. De fil
en aiguille, les enquêteurs réussiront à mettre la main sur les auteurs
présumés du meurtre, en l'occurrence L.N et S.S. Reconstitution des faits, tels
que consignés dans l'arrêt de renvoi de la Chambre d'accusation. Cette nuit-là,
L.N et son amie B.S louèrent la chambre 22. Etant donné qu'ils se sont
présentés en «faux couple», le réceptionniste est passé outre les formalités
hôtelières, mais en exigeant toutefois des pièces d'identité des deux clients
et un petit pourboire. Après une nuit bien arrosée, L.N, insatisfait du mauvais
accueil réservé par l'hôte de l'hôtel, conçoit un plan criminel, visant à
dévaliser la recette de la boite après la liquidation physique du
réceptionniste. Tôt le matin, il appelle son acolyte S.S et passent ensemble à
l'action. Au début, S.S était entendu comme témoin dans cette affaire et, ne
fut-ce ses empreintes retrouvées sur les bouteilles de bière qui sont tombées
tel un cheveu sur la soupe, il allait sortir blanc comme neige de ce mauvais
pas. Le P.G a requis la réclusion à perpétuité contre les deux auteurs présumés
du crime et 3 ans d'emprisonnement pour la femme.