
C'est au cours
d'une grande cérémonie que la ministre de la Culture, M. Khalida Toumi, a
procédé dans la journée de dimanche à l'inauguration de la bordure géométrique
de la mosaïque du triomphe de Dionysos, dite mosaïque de Bacchus, monument
historique unique au monde. Les travaux de restauration de la mosaïque engagés
depuis une année entrent dans le cadre du projet de partenariat et de
collaboration entre Sonatrach, ENI Algéria (société pétrolière
italo-algérienne), l'université Roma Tre et le musée national de Sétif. Lors de
son allocution, R.Toumi qui était accompagnée d'un pannel de personnalités dont
en tête d'affiche M. Innocenzo Titone, directeur général d'ENI Algéria, a tenu
à mettre en exergue l'importance à dimension non seulement nationale mais
plutôt universelle du chantier de restauration de la mosaïque dont le tableau
central consiste en une scène illustrant le Triomphe indien de Dionysos.
«L'observation et l'étude de ses biens, qui nous permettent de deviner
l'univers intérieur, intellectuel et même religieux de la société romano-africaine,
nous commandent d'envisager la mise en place d'un programme de conservation
intégré et de restauration des pavements de nos sites ou de ceux entreposés
dans les musées, et nous permettra la restitution des grandes lignes
représentatives de l'évolution de la mosaïque en Algérie», devait annoncer Mme
la ministre et de préciser que c'est dans ce cadre précis que s'inscrit la
restauration de la mosaïque de Bacchus. «Cette perle née de la restauration
laquelle conforte le classement de Sétif par l'UNESCO, n'est autre que le fruit
d'une remarquable coopération avec l'entreprise italienne ENI, qui aura su
mobiliser des experts restaurateurs d'institutions universitaires italiennes
avec un ensemble de stagiaires algériens pour les besoins d'une formation qualifiante.
En somme, la concrétisation de ce grandiose projet de partenariat avec l'ENI
Algéria aura permis d'atteindre 3 objectifs primordiaux, - d'abord, la
récupération d'un témoignage important de la vie urbaine de la ville de Sétif,
ensuite, redécouvrir un document artistique exceptionnel dans le riche panorama
des mosaïques algériennes - et enfin de créer un chantier destiné à la
formation d'opérateurs techniques. Lors de notre abouchement, M. Innocenzo
Titone a tenu à préciser que l'adhésion de l'ENI Algéria s'inscrit dans la
perspective d'un partenariat qui se veut être multidimensionnel et dépassant le
cadre des hydrocarbures «nous sommes très conscients de la dimension des
intérêts historiques qui tient nos deux pays, nous avons des biens historiques
qui renferment les témoignages palpables de l'époque romano-africaine qui font
que la coopération entre nous demeure plus qu'impérative pour le déchiffrage
des message de la civilisation ancienne», devait nous dire M.I Titone assurant
du caractère citoyen de l'entreprise engagée et qui révèle aujourd'hui son
importance à caractère universel, pour reprendre les mots du DG de ENI Algéria.
Toujours selon notre interlocuteur, le concours financier de l'ENI dans le
projet de restauration des bordures de la Mosaïque du Triom<phe de Dionysos
se situe à quelque 575 mille dollars signalant que des perspectives de
coopération dans d'autres chantiers sont en cours d'études. A signaler que dans
le tableau central de ma mosaïque, le dieu Dionysos est représenté debout sur
un char tiré par deux tigres tandis qu'une victoire à côté de lui le couronne.
Une ménade dansant près du char l'accompagne, précédée par d'autres figures
féminines et par des satyres au centre de la composition. La scène figurée que
constitue la mosaïque abonde en personnages disposés sur plusieurs plans avec
un effet de profondeur spatial. Pour la composition et les types
iconographiques, les parallèles les plus frappants se trouvent sur certains
sarcophages d'époque produits par des ateliers de Rome.