«Le cheval, du pur-sang arabe jusqu'à
l'arabe barbe est pour le citoyen de l'antique Tihert ce que le vaisseau du
désert est pour l'homme bleu», se plaît-on à répéter chez les amoureux du noble
équidé. Berceau originel du noble animal, la wilaya de Tiaret inaugure une
nouvelle ère, celle du tourisme équestre solidaire. Longtemps en gestation,
l'idée est devenue une réalité palpable grâce au centre équestre Emir Aek qui a
organisé, la semaine dernière, une randonnée-témoin jusqu'aux couffins des
parcours steppiques du sud de la wilaya. En effet, composée de plusieurs
cavaliers, la chevauchée, étalée sur quatre étapes et un circuit dépassant les
soixante-dix kilomètres, a permis de mettre en valeur un patrimoine ancestral
jalousement gardé par plusieurs générations de Tiaretiens. La nouvelle «mode»
de tourisme, comme l'appellent d'aucuns, consiste à découvrir à la fois les
joies de monter à dos du plus fidèle ami de l'homme mais aussi goûter aux
plaisirs succulents comme se restaurer à l'abri d'une kheïma, passer une nuit à
la belle étoile ou encore découvrir des us et coutumes dont seules les
populations rurales de la région de l'antique Tihert ont le secret.
Produit touristique par excellence, le tourisme équestre solidaire
consiste à aider au développement des populations rurales, par l'encouragement
des métiers artisanaux, la découverte de la nature, les échanges culturels ou
tout simplement la «découverte de l'autre», comme l'explique le président du
centre équestre Emir Aek, M. Abdelmoumène Med Saïd. Selon ce dernier, le
tourisme à dos de cheval s'inscrit, aussi, dans la stratégie globale des
projets de proximité de développement rural intégré par la création de gîtes
ruraux et la promotion des métiers artisanaux chez la femme rurale. Avec
l'implication de divers acteurs nationaux et étrangers intervenant dans le
domaine des activités touristiques, des séjours à travers champs et campagnes
de la région du Sersou ont été prévus à l'adresse d'un public nombreux, une
«perspective qui devrait se traduire en une réalité palpable dès le printemps
prochain», selon le promoteur du projet et néanmoins président du centre
équestre Emir Aek.