Sur 12.000 plans d'occupation des sols (POS), seulement 4.000 ont été
concrétisés au niveau national, alors que 1.051 plans directeurs d'aménagement
urbain (PDAU) ont été révisés. Le reste, à savoir quelque 500 PDAU seront
révisés durant le prochain quinquennat», a indiqué hier, à Oran, le ministre de
l'Habitat, en marge d'une rencontre sur la nouvelle loi relative aux
constructions inachevées. Le ministre a ajouté que «553.000 constructions
précaires ont été recensées en 2007 dont 92.000 dans les bidonvilles, 180.000
constructions en toub (mortier traditionnel) et 288.000 constructions en
briques et parpaings sans structures. Une série de mesures et de programmes ont
été mis en place pour mettre terme à cette situation».
Le ministre de l'Habitat et de
l'urbanisme, M. Noureddine Moussa, qui s'exprimait à l'ouverture du 3ème
regroupement régional sur la mise en oeuvre des dispositifs de la loi N08-15 du
20 juillet fixant les règles de mise en conformité des constructions et leur
achèvement, a affirmé que « la mise en application de la nouvelle loi sur la
mise en conformité et l'achèvement des constructions n'est pas facile du point
de vue technique car, bon nombre de constructions ne répondent pas aux normes
de l'urbanisme. Ce genre de constructions qui fait désormais partie du décor
des grandes villes a connu une large extension anarchique durant la décennie
noire, avec une répercussion négative sur l'aspect esthétique des villes ». La
nouvelle loi est venue justement faire face à l'anarchie et régulariser ce
secteur. La mise en conformité des constructions et leur achèvement est un acte
déclaratif volontaire. Le citoyen est libre de suivre la procédure définie par
les décrets exécutifs pour se conformer à la loi ou de rester dans une
situation de non-droit. Le certificat de conformité est cependant exigé dans
toutes les transactions immobilières et les procédures administratives, comme
la délivrance des registres de commerce, a affirmé le ministre. Dans ce cadre,
une carte nationale des infractions sera mise en place et des sanctions allant
jusqu'à l'emprisonnement sont envisagées à l'encontre des contrevenants.
Concernant l'éligibilité à cette loi, en application de l'article 14 de la loi
08-15 du 20 juillet 2008, seules les constructions entamées et/ou achevées en
travaux avant la date de la promulgation de ladite loi sont éligibles aux
dispositions de mise en conformité et/ou d'achèvement. Il appartient aux
auteurs de ces constructions de justifier de la recevabilité de leur demande
(dates de procès-verbal d'infraction, de demandes de permis de construire
refusées, de demandes de permis de construire introduites à titre de
modification ou de régularisation, d'attestation délivrée par l'APC..) sont
concernées par le dispositif de régularisation, les constructions publiques et
privées. Par conséquent, les constructions dont les travaux sont entamés ou
achevés après cette date, sans permis de construire ou non conforme à celui-ci
relèvent, quant à elles, des dispositifs de la loi N90-29 du 1er décembre 1990,
modifiée et complétée, relative à l'aménagement et l'urbanisme. Dans ce sens,
les citoyens désireux de régulariser la situation de leur construction sont
tenus de faire une déclaration de mise en conformité de leur construction au
président de l'Assemblée populaire communale (APC) territorialement compétent.
A ce titre, un délai de cinq ans est accordé par cette loi pour la mise en
conformité des constructions et leur achèvement, ce qui est largement suffisant
pour permettre aux citoyens d'achever les constructions en éternel chantier.
Dans le cadre du traitement des demandes de mise en conformité des
constructions et/ou leur achèvement, différents cas de situations peuvent se
présenter sur le terrain. A ce propos, la loi du 20 juillet a défini quatre cas
de figure. Des textes destinés à mettre en conformité les constructions «dotées
ou non de permis de construire», y compris «la régularisation des titres de
propriété» ont été promulgués dans ce sens. Les constructions érigées dans des
sites d'expansion touristique, culturel, historique, archéologique, portuaire
et aéroportuaire, sur des terres agricoles ou forestières ne sont pas
concernées par cette loi. Ne sont pas également concernées par cette loi, les
constructions réalisées en violation des règles de sécurité ou gênant
l'édification d'un ouvrage ou infrastructure publique.