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Les principaux partis composant le Conseil de la nation qui vont entrer
en lice à l'occasion du renouvellement partiel du Sénat, au mois de décembre
prochain, tiennent le même discours concernant le phénomène de la vente des
voix qui caractérise la pratique politique en Algérie.
C'est ainsi que mardi dernier, le Secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a appelé à faire face aux «comportements incorrects de certains candidats au renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation». Il a révélé à l'issue d'une réunion, qui a regroupé les délégués devant préparer les listes des candidats, que son parti s'engageait «dans une bataille où prévalent des pratiques malhonnêtes en regrettant l'emprise de l'argent sur de telles échéances électorales». Il a mis l'accent sur «l'importance de la préparation de ces élections d'autant, a-t-il soutenu, que le FLN oeuvre à renforcer sa position au sein du Conseil de la nation». Après avoir rappelé que «son parti détenait la majorité dans les assemblées communales et de wilaya et au sein de l'Assemblée populaire nationale et du Conseil de la nation, Belkhadem a souhaité que le FLN puisse remplacer ses 23 membres dont les mandats arrivent à terme et obtenir plus de sièges». Contacté par nos soins, Mohammed Djamâa, le chargé de communication du MSP, abonde dans le même sens que Belkhadem en affirmant qu'«effectivement, nous avons constaté l'apparition de ce phénomène il y a quelques jours, et ce, en prévision des élections sénatoriales. Comme c'est un rendez-vous qui mobilise les grands électeurs, cela est propice aux pratiques qui nuisent à la démocratie». Il a indiqué que «nous avons organisé des réunions pour empêcher ce genre de dérapages et nous avons donné des instructions pour éviter de tomber dans ce genre de piège. Nous considérons cette pratique comme étant anti-démocratique et contraire à nos lois. Ce n'est ni plus, ni moins, que la corruption politique qui pollue l'environnement politique». De son côté, Miloud Chorfi, le porte-parole du RND, qui refuse de commenter les déclarations de Belkhadem consent néanmoins à affirmer «que cette pratique nuit à la vie politique et qu'au sein du RND, nous travaillons dans la transparence et en toute démocratie. La vente des voix est contraire à l'éthique. Cela fait un mois, dit-il, que notre SG, Ahmed Ouyahia, a émis des instructions à tous les élus de se préparer aux échéances électorales tout en bannissant de telles pratiques. Nous avons engagé des primaires depuis quelques semaines dans certaines localités qui seront élargies à d'autres wilayas du pays durant le week-end». Les partis de l'Alliance présidentielle sont les premiers concernés par ces pratiques car, ce sont les principales formations qui vont engager la course électorale. Dès lors, on se demande comment le phénomène de la chkara, qui est apparu à l'occasion des dernières législatives, a pu se développer autant. C'est un secret de polichinelle de constater que des parlementaires moyennant des sommes d'argent ont pu se retrouver, dans une totale opacité, en haut des listes et ont pu obtenir des sièges à l'APN. Le salaire faramineux que perçoivent cette catégorie «d'élus» sans oublier les privilèges et autre trafic d'influence y sont pour beaucoup. |
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