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Certainement le ministère de l'Agriculture
et du Développement rural entend revenir à «la pratique agricole ancestrale»,
selon un haut cadre de son département qui s'exprimait sur les ondes de la
radio locale de Aïn Témouchent à l'occasion de la tenue de 3 journées d'étude
sur l'agriculture biologique à l'ITMAS, mardi 03 novembre. Cette fois-ci, la
communication a fait défaut et c'est le chargé de la cellule de la wilaya qui
en avait l'habitude de la diffuser. S'agit-il d'une rétention de l'information
intentionnelle ou sélective de la part des organisateurs, lesquels n'avaient
pas jugé utile de convier la presse écrite ? Ou bien c'est un oubli qui s'est
introduit pour causer une telle déficience dans l'information ? L'observation
que peuvent faire les gens du domaine est la suivante: pourquoi au moment où il
a été demandé à l'OAIC et ses relais - CCLS à travers les wilayas du pays de
s'approvisionner, en conséquence, en engrais azotés de fond et de couverture
pour un meilleur lancement de la campagne labours-semailles, on tient un séminaire
pour parler de la production agricole biologique. Dans la région de Aïn
Témouchent et ses environs, des fellahs, céréaliers notamment, ont déjà préparé
les labours avec des engrais de fond. Jadis, beaucoup de fellahs étaient
conditionnés par l'utilisation des engrais de couverture et de fond pour
prétendre aux semences subventionnées par l'Etat. Pratiquement ceux qui
utilisaient les engrais dans la wilaya de Aïn Témouchent représentent une
minorité. Lors de la tenue de la journée d'étude sur les TIAC et les maladies à
transmission hydrique, le DSA a répondu dans ce sens à une question posée par
un intervenant du secteur de l'eau. S'agit-il là de contraintes financières et
d'indisponibilité d'engrais à l'échelle nationale avec ce que ces produits génèrent
comme problèmes dans la manière dont ils sont gérés, distribués et utilisés ?
Ou bien il s'agit d'une campagne qu'on veut lancer pour la consommation
médiatique ?
Pour ces raisons et autres contraintes d'ordre financier également, les fellahs de Aïn Témouchent utilisent très peu d'engrais et l'on peut avancer qu'ils pratiquent de l'agriculture bio malgré eux. Mais le fait d'en parler de nouveau ne doit pas constituer pour beaucoup d'observateurs l'unique voie à suivre étant donné que la pratique agricole bio veut dire qu'il faut réussir un certain nombre de conditions incontournables. Premièrement, l'engraissement se fait sur la base de fumures organiques supposant aussi que les fellahs aient l'élevage ovin et bovin. Pour l'heure, ceci n'est pas évident mais songer à développer l'agriculture biologique à partir d'une expérience pilote que dirigeront les spécialistes en la matière avec l'accompagnement de l'opération par le département ministériel initiateur du projet, est une bonne chose qui cadre bien avec la politique de développement durable. Chez les habitués de la pratique agricole bio, le fumier est activement recherché. A Aïn Témouchent, la disponibilité du fumier est fortement prisée par des agriculteurs venant de Mostaganem, de Chlef et autres régions traditionnellement réputées à en user. Beaucoup d'entre eux l'utilisent pour la pratique des cultures saisonnières spéculatives. |
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