Le premier contingent de Hadji algériens est parti hier vers les Lieux Saints de l’Islam avec, en bandoulière, de drastiques prescriptions médicales pour prévenir tout risque de contagion et d’infection à la grippe porcine à Médine ou La Mecque. C’est avec les instructions fermes du ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, M. Ghlamallh, que sont partis nos futurs Hadji, dûment vaccinés contre la grippe A, accomplir le rituel sacré du Hadj.

En fait, le Hadj 2009 s’effectuera sous des mesures de prévention drastiques et très serrées prises par les autorités saoudiennes pour lutter contre le risque réel de pandémie qui menace, avec l’arrivée de millions de pèlerins des quatre coins du Globe. Ainsi, la semaine prochaine, les autorités sanitaires en Arabie saoudite vont lancer une campagne de vaccination contre le virus A (H1N1) en faveur du personnel travaillant pendant la période du Hadj. Selon le docteur Ziad Memish, assistant du sous-secrétaire à la Santé en charge de la médecine préventive auprès du ministère de la Santé saoudien, le royaume a reçu la première partie d’une commande de 11 millions de vaccins et a exhorté toute personne travaillant pour l’organisation du Hadj, prévu fin novembre, à se faire vacciner. M. Memish a déclaré à la presse que le vaccin a également été mis à la disposition des travailleurs du secteur de la Santé, des employés des secteurs public et privé qui s’occupent des pèlerins, et des habitants des villes saintes de La Mecque et de Médine, dans l’ouest du royaume. Deux millions de pèlerins venant des quatre coins du monde plus environ un million de pèlerins «locaux» sont attendus dans les Lieux Saints entre le 25 et 29 novembre pour accomplir le Hadj, selon le même responsable. Les cas suspectés de grippe A (H1N1) recensés en Arabie saoudite ont dépassé les 22.000 depuis l’annonce de l’apparition du premier cas le 3 juin.

Les cas confirmés approchent les 7.000 et le nombre de morts est de 62, la plupart parmi des malades souffrant de lourdes pathologies, a indiqué M. Memish. Autant d’informations pour les Hadji algériens, qui ont été sensibilisés avant de partir pour les Lieux Saints de l’Islam.

Les 36.000 Algériens qui doivent accomplir le rituel du Hadj cette année seront, au même titre que les autres Hadji en Arabie saoudite, astreints à des mesures de prévention draconiennes, mais la mission médicale algérienne, renforcée cette année, devrait disposer de suffisamment de doses de vaccins et de matériels pour parer aux situations d’urgence. C’est en quelque sorte le message du ministre des Affaires religieuses aux pèlerins algériens à leur départ hier de l’aérogare d’Alger.

Sur le plan interne, les mesures de prévention ont été augmentées de plusieurs crans après la découverte de plusieurs cas de grippe porcine dans plusieurs régions du pays, mais sans gravité pour le moment, selon des bulletins officiels. Pour autant, les 6,5 millions de boîtes de Tamiflu ne sont pas toutes arrivées, comme annoncé au début de l’été par le ministère de la Santé.

L ’inquiétude est, par ailleurs, de mise au sein des foyers habitués au traditionnel vaccin antigrippal d’automne. Cette année, le vaccin n’est pas disponible au niveau des pharmacies, et seuls les centres de santé en disposent, ce qui préoccupe un peu les familles habituées à vacciner leurs enfants contre la grippe en cette période automnale.

Les cas de grippe A confirmés dépassent les prévisions des spécialistes de l’OMS, qui estiment qu’il s’agit d’une véritable pandémie qui menace, alors que les types de vaccins mis sur le marché ne le sont pas à la même vitesse de propagation de la maladie.