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Revoilà les «trabendistes» de l'olive

par Moncef Wafi

Le marché local de l'huile d'olive continue de susciter les débats les plus passionnés parmi les consommateurs, partagés entre la qualité et le prix. Pour cette année, les spécialistes s'attendent à une bonne récolte d'olives et d'un rendement conséquent, en aval, de la production d'huile d'olive.

Pourtant, et comme chaque année depuis presque une décennie, les intermédiaires entrent dans la course et font grimper les prix. Ainsi, beaucoup d'oléiculteurs et mandataires de la région ouest évoquent les déplacements de ces « trabendistes » de l'olive à travers la région ouest, prêts à tout acheter puisque le prix de l'olive ne dépasse pas les 60 DA le kg. Ces spécialistes dans le commerce de l'huile d'olive défilent avec des camions pleins, de l'ouest vers l'est du pays où le produit est largement prisé en Tunisie. L'olive algérienne y est cédée à hauteur de 70 dinars tunisiens le quintal. Concernant la qualité de l'huile produite localement, un connaisseur affirme pour sa part qu'elle est exclusivement tournée vers l'accompagnement dans la préparation des crudités puisque sensible et s'altérant avec la chaleur contrairement à l'huile de kabylie qui, elle, est plus corsée. Cette différence n'empêche pas les deux variétés de s'accaparer du marché local avec des prix variant entre 300 à 500 DA le litre. Une mercuriale relativement clémente par rapport aux huiles d'importation qui plafonnent jusqu'à 800 voire mille DA le litre. Pourtant, ces dernières, notamment l'espagnole partent avec un préjugé défavorable qui veut que la variété locale soit de meilleure qualité. Une idée préconçue battue en brèche par un rapport de l'Union européenne qui estime et affirme que l'huile d'olive algérienne est de mauvaise qualité puisque la considérant comme très acide pour le consommateur. Pour rappel, la production d'huile a atteint pour l'exercice 2008, 35.000 tonnes et celle de l'olive de table, 80.000 tonnes. L'Algérie dispose actuellement de plus de 32 millions d'oliviers, couvrant approximativement quelque 300.000 hectares, mais elle ne produit qu'un tiers de ses capacités, ce qui la place ainsi loin et même très loin de ses voisins immédiats, le Maroc et la Tunisie. Cependant, et pour remédier à ces « carences » techniques, l'Algérie a fait appel à une expertise italienne pour pallier à l'absence de laboratoires spécialisés, d'unités de conditionnement, mais également la non-maîtrise du processus complet qui font que l'huile nationale ne peut rivaliser avec les productions des pays concurrents et spécialement l'Italie, l'Espagne ou encore la Grèce. Dans le cadre de la relance de la culture de l'olivier, indique-t-on, l'Algérie a décidé en 2006 de lancer un programme de plantation de 500.000 ha d'oliviers à travers une quinzaine de wilayas avec, pour objectif principal, de hisser la filière oléicole algérienne au rang des grands pays producteurs d'olive et d'huile d'olive. En attendant, la filière oléicole aide à vivre plusieurs familles qui ont construit de véritables filières artisanales d'écoulement de leur produit ramené principalement de la kabylie avec des prix tournant autour de 450 DA le litre.