La délinquance en milieu juvénile, qui se caractérise le plus souvent par
la consommation et l'usage des drogues dans leurs différents types, a été au
centre des débats entre élus locaux durant la cession ordinaire de l'APW qui
vient de se tenir. Le traitement d'un tel sujet dans une conjoncture
particulièrement marquée par une criarde prolifération de la criminalité, et
l'apparition de nouveaux types de dérives sociales, répond selon des élus
locaux à un double objectif. D'abord, celui d'analyser de façon objective les
bilans établis par les services de sécurité chargés de la lutte contre ce fléau
ravageur, en vue de proposer un plan d'action plus efficient susceptible de
faire fléchir cette tendance mortelle vers l'usage de la drogue en milieu
juvénile, ensuite et surtout lui proposer un cadre de réflexion sur les aspects
tant socio-économiques que socio-culturels favorisant la propagation de la
délinquance et son extension vers toutes les couches sociales. Selon les
données établies par les services de sécurité et soumises à l'analyse du débat,
la consommation de kif traité s'élève en 2009 à quelque 82,58 kg contre 27,61
kg en 2008. Parallèlement, les données des bilans font ressortir que le lot des
quantités de psychotropes saisies est passé de 2.796 unités (2008) à plus de
6.651 unités en 2009. Les chiffres sont plus qu'édifiants et parlent
d'eux-mêmes. Quelle est la raison qui peut expliquer un tel accroissement ?
Qu'est-ce qui incite de plus en plus les masses juvéniles à s'adonner à la
drogue ? Pour les intervenants, la question renvoie plutôt à faire une sérieuse
lecture et à soumettre à l'analyse les moyens de lutte engagés et, de là,
mesurer leur impact sur le terrain. Encore une fois, les données du bilan
consolidé (Gendarmerie-Sûreté de wilaya) fait ressortir que le nombre des
personnes impliquées est nettement passé du simple au double avec un
accroissement sensible du nombre d'affaires traitées. Selon les conclusions
consignées par la commission de la jeunesse, du sport et des affaires
culturelles, l'impératif reste à redéfinir la logique d'action afin qu'elle
soit plus probante et de s'appuyer d'avantage sur le facteur de la prévention
et de la désintoxication au lieu de rester confiné dans la logique de
répression qui fait montre de la limite de sa portée. En effet, a-t-il été
préconisé, l'acte répressif demeure à lui seul insuffisant et parfois
inefficace, de là à bannir, du moins à endiguer le fléau de la drogue. Un
drogué est avant tout un être malade, psychologiquement fragilisé et
socialement désemparé, et qu'à ce juste titre il mérite crucialement d'être
aidé qu'à être soumis à des formes de supplices qui accentueront sa fragilité
et affection socio-psychologique, lit-on dans le commentaire dressé par ladite
commission. Dans le chapitre des actions à envisager comme moyen de lutte
contre ce fléau destructeur, il a été souligné entre autres, l'urgence de
mettre en place des structures d'accueil spécialisées en désintoxication et
réhabilitation des personnes vulnérables, la nécessité d'une implication
affective de tous les acteurs de la vie sociale dans la lutte antidrogue,
l'organisation et la mise en place d'unités étatiques d'aide à la
désintoxication autre que les hôpitaux psychiatriques et de neurologie,
cautionner le processus de désintoxication par une action d'accompagnement et
de réinsertion sociale aux sujets concernés.