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Tripartite: Le SNMG, les mutualités et le reste...

par Moufida R.

Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a indiqué jeudi, en marge de la séance plénière du Conseil de la Nation, que «la prochaine tripartite dont la date n'est pas encore arrêtée se tiendra probablement fin novembre ou durant la première quinzaine de décembre». Il a révélé que «les partenaires socio-économiques ont reçu, il y a deux jours, une correspondance du Premier ministre Ahmed Ouyahia au sujet de la tripartite et des sujets que le gouvernement désire aborder lors de cette réunion». Il a précisé que «la correspondance mentionne deux phases de la tenue de la tripartite et que deux activités importantes domineront les travaux de la tripartite durant le mois de novembre. Il s'agit du conseil d'administration de l'Organisation internationale du travail (OIT) et du forum sur l'emploi des jeunes arabes prévu les 15, 16 et 17 novembre entre le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale et l'OAT». Le ministre a affirmé que «les sujets qui seront examinés concerneront le dossier annoncé par le président de la République, sur le SNMG et celui posé par les partenaires sur les mutualités sociales». Tayeb Louh a soutenu, à ce propos, que «son ministère élabore actuellement le système contractuel avec le secteur de la santé car il veut conférer davantage d'importance aux mutualités sociales, eu égard à leur contribution à la sécurité sociale des travailleurs et à la solidarité qu'elles suscitent entre les travailleurs». «L'autre dossier, a-t-il poursuivi, qui sera soumis aux partenaires lors de la tripartite est relatif à l'évaluation du pacte national économique et social au plan des mécanismes, des objectifs et des perspectives». Les partenaires socio-économiques, a-t-il ajouté, «pourront proposer d'autres dossiers d'autant qu'ils ont reçu une correspondance dans ce sens», affirmant que «l'ordre du jour sera fixé en concertation avec les partenaires».

  Pour rappel, le SNMG est au centre des préoccupations de travailleurs vu l'inflation et l'érosion du pouvoir d'achat. Cependant et jusqu'à présent, aucun montant n'a été avancé qui déterminerait la revalorisation de ce SNMG qui partage d'un côté l'UGTA et de l'autre le patronat. Ce dernier le conditionne par une dynamique de production sans oublier les syndicats autonomes qui vont à contre-courant des «officiels» en soutenant d'après une étude faite dans ce sens qu'il faut un salaire équivalent à 38.000 DA pour faire face aux dépenses et aux charges quotidiennes. L'UGTA parle d'un SNMG à 18.000 DA. S'agissant du code du travail dont le projet est en phase de finalisation, il sera discuté, selon le ministre, au niveau d'une commission de la tripartite dans le but d'arrêter les points d'accord avant la tenue de la tripartite et pourrait être inscrit à l'ordre du jour. Concernant le système de retraite, le ministre a indiqué «qu'il est en préparation entre les différents secteurs concernés».

  Par ailleurs et sur le chapitre de la lutte contre la non déclaration des travailleurs, Tayeb Louh a estimé que «c'est une action commune entre les institutions et les individus à tous les niveaux et non l'affaire de l'Etat seulement». A une question orale d'un membre du Conseil de la Nation sur la privation d'un grand nombre de travailleurs non déclarés de leurs droits professionnels, le ministre a répliqué que «de nombreux pays souffrent de ce phénomène qui a atteint 60% dans certains d'entre eux». Il a ajouté que ce phénomène est constaté dans des entreprises du secteur privé qui emploient moins de 10 travailleurs, rappelant les réformes introduites pour enrayer cette situation. Il a constaté un recul du nombre de travailleurs non déclarés (de 27 à 16,50%) qui est dû aux efforts de l'Etat en matière de renforcement du contrôle par l'élargissement des prérogatives des inspections du travail. Il a insisté sur le rôle des organisations syndicales en matière de protection des droits des travailleurs garantis par la loi, tout en soutenant que «l'Etat ne peut pas tout faire seul».

  Concernant le décret exécutif 07-26 de juillet 2007 organisant les horaires de travail dans les wilayas du Sud pendant la période d'été de 07h du matin à 12h pour la matinée et de 12h30 à 15h pour l'après-midi, le ministre a fait savoir que «les informations qui parviennent de ces wilayas montrent que l'application de ce décret se déroule normalement dans les entreprises et les administrations publiques». Cependant, a-t-il déplore «les difficultés rencontrées dans l'application de ce décret dans une de ces wilayas au système appliqué dans certaines administrations, notamment dans l'article 4 du dit décret». En précisant que «le but recherché par cet aménagement horaire dans le Sud durant la période d'été est de permettre aux travailleurs d'accomplir leur travail dans de bonnes conditions au regard des grandes chaleurs qui sévissent dans cette région en été».