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Une deuxième
rencontre a regroupé avant-hier la famille de l'Education (le directeur de
l'éducation et tous les responsables des établissements scolaires à travers la
wilaya de Constantine) autour de l'application, ou plutôt de la généralisation
du système de la séance continue.
Pour rappel, le chef de l'exécutif a insisté, lors d'un colloque organisé le 20 octobre dernier autour de la problématique liée à la surcharge des emplois du temps, sur ce point précis de la généralisation de la séance continue, recommandant aux directeurs d'école d'instaurer ce système «cher aux anglo-saxons» (dixit le wali de la wilaya de Constantine), tout en affichant sa disponibilité à participer à hauteur de 60% au coût global de la restauration des élèves, alors que la direction de l'éducation devait participer avec 20%, les 20% restants devant être réglés par les parents d'élèves. «Un montage financier très motivant, certes, mais les choses ne se limitent pas, malheureusement, à cette seule vision de l'aspect financier qui serait induit par l'application du système de la séance continue», estiment à l'unanimité les directeurs des établissements scolaires. Ajoutant dans ce contexte que «le wali donne des instructions, mais il ne sait pas que la séance continue va créer une incurie inimaginable à l'intérieur des CEM et autres lycées». L'application du système continu à travers quelques établissements scolaires «pilotes» n'a pas donné les résultats escomptés, comme le souligne un rapport, très prudent sur le sujet, établi récemment par la commission de la culture et de l'éducation, lequel rapport signale avec inquiétude que certains lycées et CEM consacrent près de 3 heures (de 11 heures à 14 heures) à servir la nourriture aux élèves, sans oublier la mobilisation du personnel pour cette tâche, aux dépens de la dimension essentielle, pédagogique en l'occurrence. Les membres de cette commission ont conclu «qu'il est trop tôt pour se prononcer sur une évaluation critique du système en question». Comment se fait-il alors qu'on passe aujourd'hui directement à une application à «la hussarde» du système continu au niveau de tous les établissements scolaires, avant de tirer les bilans de cette expérience, et éventuellement mettre en train les redressements nécessaires qu'il faut initier pour sa réussite ?, s'interrogent-on dans le milieu des directeurs et des enseignants. «Un sourd» mécontentement est perceptible au sein du milieu de l'éducation dans le sillage de ce «forcing» pour la généralisation du système de la séance continue, sans regarder de près les conséquences qui en résulteraient. Le souci majeur du wali est «de ne voir aucun élève hors des écoles de 8 heures à 14 heures, voire 15 heures», comme il l'a déclaré lors de la rencontre organisée la semaine dernière. Pour le reste, c'est au personnel de l'éducation de s'en charger. «Une lourde charge, impossible à supporter même si l'on envisage de recruter de nouveaux agents», renchérissent les directeurs et les enseignants. |
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