Une vingtaine de «mal-logés» du quartier d'El-Hamri, exclusivement des femmes, ont observé hier un sit-in de protestation devant le siège de la wilaya d'Oran, pour rappeler aux autorités locales, et à leur tête le wali d'Oran, les engagements pris par l'Etat pour le relogement des habitants du vieux bâti à El-Hamri. «On ne veut plus habiter dans des trous à rats. Où est notre droit au logement ?», c'est ce qu'on pouvait lire sur certaines banderoles brandies par les protestataires. Des policiers en tenue entament des discussions avec les manifestantes en vue de calmer leur ardeurs. Il est près de 10h 30. Deux représentantes sont déléguées pour accéder à l'édifice de la wilaya et exposer le problème au nom de tous les mal-logés du quartier d'El-Hamri. Juste le fait de trouver une oreille attentive peut parfois apaiser les esprits les plus tourmentés. «On avait l'espoir d'être relogé avant la rentrée sociale. On est aux portes de l'hiver et rien ne paraît à l'horizon. On nous a signifié après la visite du CTC qu'une commission de wilaya allait visiter les familles une par une durant l'été pour arrêter la liste des bénéficiaires. Mais personne n'est venu. Notre patience a atteint ses limites. On est psychologiquement à bout. Il nous est impossible de supporter une nouvelle saison des pluies dans ces «trous» qui dégoulinent de partout», affirme dépitée une quadragénaire, mère de cinq enfants. Et une autre d'enchaîner : «on vit dans des conditions inhumaines depuis trop longtemps. L'année dernière, ma fille a été mordue par un rat. Sa jambe a doublé de volume. Croyez-moi, ces maisons, personne ne peut y habiter». Aux problèmes liés à l'insalubrité et aux risques d'effondrement, s'ajoute l'exiguïté. En effet, certaines familles composées de plusieurs ménages vivent ensemble dans des F2 et des F3. Une situation devenue ingérable, affirment les protestataires. A noter enfin que l'Etat a consacré une enveloppe de 100 milliards de centimes pour la réhabilitation du vieux bâti à El-Hamri et une autre de 140 autres milliards pour Sidi El-Houari.