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Le verdict prononcé le 8 novembre: Des cadres de la SNTF devant la justice

par A. Zerzouri

Près de dix ans après l'ouverture d'une enquête sur une affaire de détournements de biens publics et négligence ayant entraîné une dilapidation de deniers publics, une dizaine de cadres de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), dont deux ex-directeurs régionaux et deux autres ex-PDG d'une filiale de la société mère (Infrarail), ainsi que d'autres syndicalistes, a comparu avant-hier devant le tribunal correctionnel de Ziadia. L'affaire a fait l'objet de pas moins de trois expertises successives, qui ont porté sur les causes d'une négligence qui a provoqué la perte de matériels et autres biens de l'entreprise.

 Parmi les principaux griefs retenus contre les accusés, figure la cession de chalets meublés sans contrepartie pour l'entreprise, lesquels chalets qui constituaient des bases de vie pour le personnel français de la société Bouygues, ont été transférés de Ouled Rahmoune, d'El-Milia (Jijel) et de Salah Bouchaour (Skikda), vers Sidi Mabrouk, où plusieurs d'entre eux seront ensuite rasés, particulièrement ceux ayant été cédés au profit de cadres, qui ont comparu avant-hier devant le tribunal correctionnel, pour laisser place nette à des constructions individuelles en béton.

 Selon l'acte d'accusation, aussi, ces chalets ont fait l'objet de vente entre particuliers après le transfert vers le site de Sidi Mabrouk, sur un terrain propriété de la SNTF. D'autre part, l'accusation porte sur la détérioration de wagons laissés à l'abandon, qui met en cause un directeur adjoint de la direction technique de l'unité «13» (ateliers de Sidi Mabrouk), ainsi que le responsable du service du matériel et de l'inventaire.

 La défense des accusés, constituée d'une dizaine d'avocats, trouvera que cette affaire a pris des dimensions bien supérieures à ce qu'elle est réellement, c'est-à-dire insignifiante du moment qu'aucune trace d'illégalité n'entache la gestion des responsables qui se trouvent à la barre des accusés, et plaidera dans l'ensemble la non-culpabilité de ses clients, concluant leur plaidoyer par une demande d'un acquittement pur et simple.

 De son côté, l'avocat général a estimé que le préjudice financier causé à l'entreprise, qui se chiffre en milliards, est bien réel, requérant au bout de son réquisitoire une peine de 5 ans de prison, assortie d'une amende de 50 millions de centimes, à l'encontre de chaque accusé. Le verdict est mis en délibéré pour le 8 novembre prochain.